Donnie Darko en 2001. Le Jour d'après en 2004. Autant dire un monde. Le jeune comédien Jake Gyllenhaal aura connu en trois ans la rêverie psychologique d'un film fantastique minimaliste et le gigantisme d'un film-catastrophe de Roland Emmerich. AlloCiné a rencontré cette valeur montante du cinéma américain à l'occasion de la sortie du Jour d'après ce 26 mai...
Comment vous-êtes vous retrouvé impliqué dans ce projet ?
Jake Gyllenhaal : J'ai suivi le processus classique. Je recevais plein de propositions de toutes sortes et un jour, mon agent m'a mis sous le nez le script du Jour d'après. Vous savez, je reçois du bon et du moins bon. Alors, lorsque le très bon se présente à moi, ça fait tilt ! Ca a été le cas pour Le Jour d'après, j'ai tout de suite été emballé par l'histoire. Ensuite, j'ai rencontré Roland Emmerich et Mark Gordon pour des tests. Cela s'est passé remarquablement et ils m'ont très vite engagé. Pour en revenir au film même, ce qui m'a fasciné, c'est le parallèle les gens qui négligent leur famille dans le film et ce qui provoque le dérèglement climatique : des personnages négligeant leur famille se retrouvent soudainement face à une situation qui résulte d'une négligence humaine par rapport à la nature. C'est un parallèle que je trouve très intéressant et qui m'a séduit dès la première lecture du script.
Le film aborde le thème de l'écologie. Etait-ce important pour vous ?
Oui, bien sûr. Mais ce qui était encore plus important, c'était d'aborder ce problème en politisant un peu le discours. C'était très important pour moi de tenir un rôle dans un film d'action qui ait un message politique. D'autant plus important qu'actuellement, aux Etats-Unis, beaucoup de gens ne font pas vraiment attention à la Nature, et c'est préoccupant... Dans le film, les relations entre les personnages sont simples mais fortes, et sont une bonne base pour construire un film à la fois spectaculaire et qui puisse interpeller son auditoire, le responsabiliser devant des problèmes qu'il n'aurait pas spécialement l'occasion d'évoquer par ailleurs...
Travailler avec Roland Emmerich sur un gros film à effets spéciaux a dû brutalement vous changer après l'intimiste "Donnie Darko" qui vous avait révélé au grand public...
Ce sont deux mondes totalement différents. C'est même tellement diamètralement opposé que l'on a l'impression de ne plus faire le même métier ! Mais je n'ai pas senti de pression excessive sur mes épaules, j'ai vécu cette expérience assez sereinement. J'ai juste essayé de faire au mieux mon boulot d'acteur. Le jeu d'acteur ne change pas vraiment, c'était plutôt Roland Emmerich qui avait de la pression, il devait diriger tout ce monde, il devait contrôler toute cette organisation assez monstrueuse. Dans mon cas, je me suis juste convaincu que Donnie Darko et Le Jour d'après, ce n'est que du jeu et qu'il faut simplement oublier tout ce qu'il y a autour, parceque dans ce cas-là, oui, c'est différent ! (sourire) Disons qu'on se sent tout de même plus petit dans un film comme Le Jour d'après. On se sent comme une petite pièce d'un grand puzzle.
Comment s'est déroulée votre collaboration avec Roland Emmerich ?
Très bien. C'est quelqu'un de très professionnel, avec un sens de l'humour incroyable. Il est même assez déjanté parfois ! J'avais adoré Independence Day, et travailler avec lui était donc une aubaine incroyable. Sur le tournage, ce qui m'a le plus impressionné, ce n'est pas sa direction d'acteur -ce n'est pas le domaine dans lequel il est le meilleur- mais plutôt la sensation de puissance qui se dégageait de lui sur le plateau. C'est quelqu'un de très calme chez qui on sent quelque chose de très fort, qui finalement se traduit dans les scènes très spectaculaires de ses films.
Propos recueillis par Clément Cuyer
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