Nouveau sur Netflix : ce film de science-fiction présente tellement d’incohérences qu’il a énervé de nombreux scientifiques
Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
-Journaliste streaming
Experte en binge-watching et plateformes de streaming, Chaïma Tounsi s’amuse tous les soirs à zapper sa télécommande sur Netflix, Disney+, Canal+...

Sorti en 2003, ce film de science-fiction avec Aaron Eckhart et Hilary Swank est considéré par les scientifiques d’aujourd’hui comme particulièrement idiot. Et il arrive sur Netflix !

N’est pas Interstellar qui veut. Alors que le chef-d’oeuvre de Christopher Nolan s’appuie sur des données scientifiques avérées (concernant notamment l’habitabilité des planètes) tout en étant un film de science-fiction, d’autres ne s’embarrassent pas de tels préceptes.

C’est le cas notamment de Fusion, sorti sur nos écrans en 2003. Dans ce film catastrophe porté par Aaron Eckhart, Hilary Swank et Stanley Tucci, le noyau interne de la Terre a cessé de tourner sur lui-même. Le champ magnétique de la planète s'effondre, provoquant sous les latitudes les plus diverses une dramatique et spectaculaire série d'accidents…

Le long-métrage de Jon Amiel a été un véritable échec au box-office cette année-là. Noté 2 sur 5 par les spectateurs sur AlloCiné, Fusion a surtout eu la (mal)chance de faire partie des 7 films listés par la NASA en 2011 comme étant les moins réalistes. Il arrive même à la seconde position derrière 2012, qui s’inspire de la prémonition maya annonçant la fin imminente du monde.

Des inventions scientifiques ridicules

Fusion part du principe que le noyau interne de la Terre finit par s’arrêter. Si certains scientifiques s’inquiètent effectivement d’un probable ralentissement de notre “coeur”, le long-métrage va plus loin en imaginant envoyer une bombe nucléaire pour relancer sa rotation. Sur le papier, ça fait rire mais dans le film, le géophysicien campé par Aaron Eckhart y croit dur comme fer en s’appuyant sur des données scientifiques.

Un non-sens pour plusieurs noms du milieu. Dans son livre “SF : la science mène l'enquête” l’astrophysicien Roland Lehoucq affirme que Fusion “montre [..] des conceptions erronées de lois de la physique [...] des exploits techniques ridicules et de pures inventions scientifiques".

Un avis que partage le séismologiste américain Jackie Caplan-Auerbach dans ce podcast passionnant où il démonte même les prémisses du film : “Le film mentionne, à juste titre, que le champ magnétique de la Terre est généré dans son noyau, la couche la plus profonde de la planète. Mais il laisse entendre que le champ magnétique est dû au fait que notre noyau interne est en rotation. Ce n'est pas tout à fait exact. Ce qui est à l'origine du champ magnétique, c'est essentiellement la dynamique des fluides du noyau externe liquide de la Terre.

Dès lors, tout le reste n’est que fantaisie : non la population ne va pas subir de plein fouet une vague de chaleur et ne va pas se faire "cramer" par les radiations, comme le ferait un micro-ondes. Et non, on ne peut pas balancer une bombe nucléaire au coeur de la Terre. Quant au Unobtainium, un matériau physique utilisé pour mener à bien cette mission, il n’existe malheureusment pas.

Fusion, à voir sur Netflix.

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