C’est le film Netflix du moment. Premier dans 88 pays dont la France, Carry-On suit un jeune agent de la sécurité aérienne qui doit affronter le chantage d’un mystérieux passager qui le menace de faire passer un colis dangereux à bord d’un avion la veille de Noël…
Et ce colis dangereux n’est autre qu’un agent chimique créé par les Russes et qu’ils appellent le Novichok. Un choix de scénario pas anodin puisque ce thriller d’action porté par Taron Egerton joue la carte de la nostalgie des films des années 80/90, dans le style d'un Die Hard/Piège de Cristal, dans lesquels l’Union Soviétique était le grand ennemi.
Pour rendre Carry-On le plus crédible possible, le réalisateur Jaume Collet-Serra s'est rapproché d’experts en sécurité aérienne et de véritables agents. Et surtout, le scénariste Michael Green s'est inspiré d’une arme chimique qui existe vraiment. Mis au point dans le plus grand des secrets par l’Union Soviétique dans les années 70, le Novichok fait partie d'un groupe d'agents neurotoxiques parmi les plus mortels au monde.
Le Novichok, la menace ultime
Plus de 200 scientifiques ont travaillé à cette époque sur le programme "Foliant", dans le but de fabriquer une nouvelle arme chimique particulièrement mortelle dans son combat contre l’OTAN lors de la Guerre Froide. Le but ? Rendre inopérants les équipements de protection de type masques respiratoires sur le terrain.
Les chercheurs mettent alors au point le Novichok , qui a la particularité d’être indétectable par les experts en armement chimique occidentaux qui ne connaissaient pas alors son existence. Conçu sous la forme d’une poudre pouvant être inhalée ou d’un gel, il est cinq à huit fois plus mortel que l'agent VX. Et surtout, il n'existe à ce jour aucun antidote connu. Le Novichok s’attaque très rapidement au système nerveux et musculaire, la victime finissant asphyxiée.
Comme dans Carry-On, lorsque le terroriste joué par Jason Bateman s’attaque à Lionel (Curtiss Cook) en le piquant à la main, l'agent innervant est aussi efficace quand la personne est contaminée par la peau. Si le Novichok est traité dans les minutes qui suivent, avec un produit permettant de ralentir sa progression, la personne touchée peut tout de même souffrir de graves séquelles neurologiques.
L’existence du programme Novichok a été révélée à la presse en 1992 et il est encore utilisé aujourd'hui. En 2018, la presse anglo-saxonne annonçait la mort de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Yuliya à Salisbury. Une analyse réalisée sur les corps a révélé la présence de cette substance chimique …
Dans les faits, et même si cela n’a pas encore été publiquement prouvé, le Novichok peut tuer plusieurs centaines de personnes en même temps, comme souhaite le faire le méchant dans Carry-On. Mais sa manipulation n’est pas aisée...
Ce n’est pas la première fois que des scénaristes s’inspirent du Novichok pour venir nourrir leur script. C’était déjà le cas en 2002 dans le film La somme de toutes les peurs ou dans la saison 3 de The Boys dans laquelle on apprend que cet agent chimique est le seul capable d’endormir le sup’ Soldier Boy (Jensen Ackles).
Carry-On, à voir sur Netflix.