Nous sommes en 1979 et cela fait deux ans que la science-fiction est à la mode depuis la sortie de Star Wars. Mais si beaucoup de projets n’aboutissent pas à ce succès, l’un d’entre eux marquera lui aussi le début d’une saga qui n’a pas encore dit son dernier mot. Signé, Ridley Scott, Alien, le huitième passager ne sera en effet que le premier d’une longue série de films sur le sujet, mais le plus culte, le plus marquant – et surtout celui qui a fait réagir le public en courant.
Le huis clos spatial horrifique promettait des passages sanglants à son public averti, et pourtant, si on vous prévient que “dans l’espace personne ne vous entendra crier” : sur Terre, c’est une toute autre réalité. Et des cris il y en a eu, notamment lors de l’une des avant-premières du film, comme l’a révélé le documentaire The Beast Within: The Making of Alien.
En effet, dans celui-ci le monteur Terry Rawlings a raconté que l’une des premières projections du long métrage était particulièrement mouvementées :
“Nous sommes arrivés dans ce cinéma géré par des types... vous pouviez manger sur le sol. Le cinéma était fantastique. Le son était fou. C'était l’avant-première la plus incroyable que j’ai jamais vue. Imaginez : les gens criaient et sortaient en courant du cinéma !”
Rappelez-vous, nous sommes en 1979, et finalement pour l’époque Alien n’hésitait pas à aller loin – le moment le plus marquant étant la naissance du bébé xénomorphe dans le ventre de John Hurt. Et cette scène a d’ailleurs provoqué de nombreuses réactions physiques intenses chez certains spectateurs qui n’étaient tout simplement pas prêts.
“Nous entendions le management [du cinéma] dire : ‘C’est horrible ! Les gens ont vomi partout et sont très tendus.’ Et nous, on s’est dit : ‘Génial.’”, a déclaré Rawlings.
La scène est en effet dure à supporter mais reste l’une des plus culte du film – et du genre dans son intégralité, si bien que même Stanley Kubrick a été stupéfait et a demandé à son confrère comment il l’avait tournée, ne voyant pas de coupe de montage. Ridley Scott lui a alors expliqué sa technique : le moment a été tourné avec plusieurs caméras car la “supercherie” ne pouvait marcher qu’une fois.
“Une fois le plateau couvert de sang, on ne pouvait pas le nettoyer,” a expliqué Ridley Scott au Los Angeles Times. John Hurt a donc dû s’agenouiller, laissant seulement sa tête sortir d’un trou fait dans le bord de la table et un faux torse a été placé sur la table.
“J’ai gardé la petite créature hors de vue des acteurs. Il n’y avait aucun effet digital à l’époque, donc la créature sortait vraiment de ce torse.” Et voilà ce qui rend le tout si réaliste et qui a fait s’enfuir certains en courant, ou vomir d’autres carrément. La terreur est garantie – et même encore aujourd’hui !
Alien, le huitième passager est à revoir sur Disney+ – à vos risques et périls comme vous le savez...