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    Voyage au bout de l'enfer : faites pause à 1 heure et 38 minutes, cet homme n'est pas n'importe qui !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Durant le tournage de son futur chef-d'oeuvre absolu qu'est "Voyage au bout de l'enfer", Michael Cimino a dû composer avec l'intrusion envahissante de personnes venues surveiller de très près une production présumée suspecte...

    Cinq ouvriers sidérurgistes affrontent les hauts fourneaux d'une petite ville de Pennsylvanie et partent ensemble chasser le cerf. Parce que c'est la guerre du Viêtnam, trois d'entre eux deviennent soldats au front. Deux ans plus tard, la guerre sévit toujours et ces derniers se retrouvent prisonniers dans un camp vietcong. De retour au pays, ils continuent d'être hantés par les horreurs de ce qu'ils ont vécu...

    Michael Cimino - un mirage américain, poignant et mélancolique documentaire sur le maître disparu

    Le spectre du Viêtnam hante l'Amérique et les films américains. L'un des premiers à traiter le traumatisme de la guerre fut Voyage au bout de l'enfer, réalisé par Michael Cimino en 1978. "Mon film ne parle pas de politique, du Viêtnam, des Etats-Unis, c'est avant tout l'histoire d'un groupe d'amis ou une famille, et comment ils survivent à cette tragédie. Ca, c'est le coeur de mon film" nous avait-t-il confié, en 2013.

    Irrigué par un puissant sentiment de mélancolie, porté par d'extraordinaires comédiens donnant le meilleur d'eux-mêmes, dont un Christopher Walken à juste titre oscarisé parmi les cinq remportés, Voyage au bout de l'enfer est l'un des plus grands films du cinéma américain, et du cinéma tout court.

    La CIA s'invite sur le tournage

    Et c'est justement une scène avec Walken que l'on évoque ici : en l'occurrence celle où il est à l'hôpital à Saigon, se remettant difficilement de ses blessures, et pas seulement physiques.

    Faites une pause à 1h38 min et 24 secondes et regardez le personnage arrivant par la droite. C'est, comme on le comprend facilement, le médecin militaire, venant vers Walken pour lui poser quelques questions qui serviront à remplir son dossier médical.

    Le livre de Niro : l'affranchi, écrit par Guillaume Evin et tout récemment édité chez Hugo Image, révèle une savoureuse anecdote à propos de ce personnage. "Lors du tournage, l’équipe doit également composer avec la présence plus ou moins discrète d’agents de la CIA, qui ont infiltré le plateau pour surveiller une production présumée suspecte à leurs yeux.

    Quitte à devoir supporter leur présence, Cimino a l’idée de demander à certains d’entre eux de figurer dans le film. De sorte qu’un véritable espion en vient à jouer le docteur lors de la scène émouvante de l’hôpital américain de Saigon face à Christopher Walken".

    StudioCanal

    L'homme dont il est ici question s'appelait Thomas H. Becker. Décédé en septembre 2017 à l'âge de 84 ans, il fut analyste pour la CIA et la DEA, l'agence gouvernementale chargée de la lutte anti drogue. Vétéran de l'armée américaine, il avait également "joué" dans deux téléfilms inédits chez nous, en 1986 et 1987, où il incarnait respectivement un agent de police, et un gardien de nuit dans un centre de détention pour déliquants juvéniles.

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