Si la filmographie de John Ford comprend des classiques reconnus comme La Prisonnière du désert, La Chevauchée fantastique, Les Raisins de la colère ou Qu'elle était verte ma vallée, le cinéaste a tout un pan de sa carrière bien moins connu, tourné à l'époque du muet, et l'un de ses films perdus a été retrouvé.
Retrouvé au Chili
Ce sont quasiment 60 films, courts, moyens ou longs métrages que le cinéaste a signé - à l'époque sous le nom de Jack Ford - et dont certains font figure de grands films, comme Le Cheval de fer ou Trois sublimes canailles, qui aurait inspiré La Forteresse cachée, qui a inspiré Star Wars ! Et justement, c'est l'un de ces films muets qui a été redécouvert dans un entrepôt au Chili.
La veille de la démolition de cet entrepôt à Santiago, le propriétaire a retrouvé les films détenus par un collectionneur local, laissés ainsi pendant 40 ans après sa mort. Un expert est venu examiner les bobines et celles du film de Ford, The Scarlet Drop sont en excellent état pour un film apparemment très montré et datant de 1918 ! Seules 30 minutes du film existaient encore, mais il n'avait jamais pu être découvert en intégralité, ce qui va devenir possible après sa restauration.
Un western sur la rédemption
Ce moyen métrage intitulé The Scarlet Drop (La Tâche de sang en français) fait partie des 26 westerns muets tournés par le cinéaste avec en vedette l'acteur Harry Carrey dont le fils, Harry Carrey Jr, tournera dans plusieurs films de Ford, notamment Le Fils du désert. Plusieurs autres films muets de Ford avec Carrey père ont été retrouvés au fil des années, dont Le Ranch Diavolo (en Tchécoslovaquie) ou Bucking Broadway (en France).
The Scarlet Drop prend place durant la Guerre de Sécession. Kaintuck Ridge refuse de s'engage dans une milice de l'union et s'engage comme maraudeur. A la fin du conflit, il est considéré comme hors-la-loi, mais va avoir une occasion en or de se racheter.
Ford réalisera son premier film au son synchronisé en 1927, Maman de mon cœur, dans lequel joue enfant le réalisateur Robert Parrish (Libre comme le vent, Les Indomptables), mais c'est avec Napoleon's Barber (1928) qu'il tourne son premier vrai parlant et avec La Garde noire (1929) porté par Victor McLagen, qu'il connaîtra son premier succès parlant.