Dans L'Art d'être heureux, adapté du roman La Dilution de l’artiste de Jean-Philippe Delhomme, Benoît Poelvoorde incarne un peintre à côté de la plaque du nom de Jean-Yves Machond, parfois pathétique, souvent naïf mais toujours touchant. Un personnage si absurde qu'il semble parfois échappé d'un film de Jacques Tati.
Quand il arrive dans une petite ville de Normandie pour trouver de l'inspiration, il va croiser la route des artistes locaux, une rencontre qui va le faire dévier de son chemin. Ce film, réalisé par Stefan Liberski, questionne sur la notion du bonheur et porte un regard quelque peu acerbe sur le monde de l'art contemporain.
"On a tous un p’tit Machond en nous, lance Benoît Poelvoorde dans le dossier de presse. C’est un personnage que j’adore, un abruti qui me crève le cœur. Cet handicapé est incapable de trouver sa place et se réfugie dans le verbe, dans la logorrhée. Il est la somme des choses agaçantes qu’on trouve chez les pseudo-intellos qui se gargarisent de culture et d’analyses."
Une critique avec tendresse
Il poursuit : "À travers lui, on égratigne tous ceux qui lui ressemblent, mais avec tendresse. Machond m’émeut parce que, au fond, il a peur de prendre des risques et se réfugie toujours derrière des idées convenues. Il sera écolo ou woke lorsqu’il le faudra, il tente de convenir à tout le monde et se dissout dans cette posture."
Face à lui, l'acteur donne la réplique, entre autres, à François Damiens, Gustave Kervern et Camille Cottin, irrésistible et impitoyable dans le rôle d'une marchande d'art. "Nous étions majoritairement belges sur ce plateau et nous sommes amusés comme des fous, révèle Benoît Poelvoorde, car force est de constater que les tournages belges sont plus détendus que les autres."
L'Art d'être heureux est à découvrir au cinéma.