Publiés le 18 octobre dernier, les mémoires d’Al Pacino, intitulés Sonny Boy : Mémoires, lèvent le voile sur la vie de l’acteur légendaire. On y apprend ainsi qu’il a été contraint d’accepter des rôles qui lui plaisaient moins après avoir perdu tout son argent à cause d’un comptable corrompu qui a finalement passé sept ans et demi en prison après une fraude de Ponzi. Le comptable a mal géré les fonds de l’acteur oscarisé, faisant passer les économies de Pacino de 50 millions de dollars... à zéro.
Selon Al Pacino, c’est en 2011 qu’il a commencé à “recevoir des avertissements selon lesquels son comptable de l’époque, un type qui avait beaucoup de clients célèbres, n’était pas digne de confiance” (via Variety). L’acteur payait déjà “une somme ridicule pour louer une grande maison de luxe à Beverly Hills”, puis il a emmené toute sa famille en voyage en Europe où il a payé des billets d’avion pour faire venir divers invités “sur un magnifique Gulfstream 550” et a “loué un étage entier de l’hôtel Dorchester à Londres”.
Quand Al Pacino est rentré chez lui à Hollywood, il a commencé à se méfier après avoir réalisé que ses finances n’avaient pas changé du tout malgré ses dépenses en vacances. “Et je me suis dit, c’est simple. C’est clair. J’ai compris. Le temps s’est arrêté. Je suis foutu”, a-t-il écrit.
“J’étais fauché. J’avais 50 millions de dollars, et puis je n’avais plus rien. J’avais des biens, mais je n’avais pas d’argent”, s’est souvenu l’acteur à propos de l’examen de ses finances. “Dans ce milieu, quand vous gagnez 10 millions de dollars pour un film, ce n’est pas 10 millions de dollars. Parce qu’après les avocats, les agents, le publiciste et le gouvernement, ce ne sont pas 10 millions de dollars, ce sont 4,5 millions de dollars dans votre poche. Mais vous vivez au-dessus de ça parce que vous êtes riche. Et c’est comme ça que vous perdez. C’est très étrange, la façon dont ça se passe. Plus vous gagnez d’argent, moins vous en avez.”
“Le genre d’argent que je dépensais et où il allait n’était qu’un montage fou de pertes”, a-t-il ajouté. “Le paysagiste gagnait 400 000 dollars par an et, je n’exagère pas ces choses. Ça n’a fait que continuer. Remarquez, c’était pour l’aménagement paysager d’une maison dans laquelle je n’habitais même pas.”
Ruiné à 70 ans : direction Jack et Julie
Al Pacino avait 70 ans lorsqu’il a appris qu’il était ruiné, ajoutant : “Je n’étais pas un jeune homme, et je n’allais pas gagner autant d’argent en jouant dans des films que j’avais fait auparavant. Les gros salaires auxquels j’étais habitué ne revenaient plus. La pendule avait basculé, et j’avais plus de mal à trouver des rôles pour moi.”
Car oui, avant de faire faillite, il choisissait ses projets : “Je faisais des films si je pensais que j’étais à la hauteur du rôle et que je pouvais apporter quelque chose” comme par exemple Ocean’s 13 ou encore 88 Minutes, même si ce dernier titre s’est avéré être “un désastre”, selon l’acteur. Mais après la ruine, il a dû abandonner toute réglementation concernant sa carrière et a commencé à accepter tous les rôles qui lui rapportaient de l’argent. C’est pourquoi il a accepté de jouer dans le célèbre Jack et Julie de Dennis Dugan, co-écrit par et avec Adam Sandler, mais aussi Katie Holmes et Gad Elmaleh. Il a aussi mis fin à son interdiction de faire des publicités et en a tourné une pour un café avec le réalisateur Barry Levinson, par exemple.
“Jack et Julie a été le premier film que j’ai fait après avoir perdu mon argent. Pour être honnête, je l’ai fait parce que je n’avais rien d’autre”, a écrit Pacino. “Adam Sandler me voulait, et ils m’ont payé cher pour ça. Alors je suis allé le faire, et ça m’a aidé. J’adore Adam, c’était merveilleux de travailler avec lui et c’est devenu un ami cher. Il se trouve aussi qu’il est un grand acteur et un sacré type.”
Le comédien a également avoué avoir dû vendre l’une de ses deux maisons pour récupérer de l’argent et a commencé à se faire payer pour animer des séminaires dans des universités et des collèges, ce qu’il avait rarement fait auparavant pour de l’argent.
“Mes séminaires ont été une autre grande découverte pour moi. Dans le passé, j’allais tout le temps dans les universités et je parlais aux jeunes, juste pour sortir et jouer pour eux, en quelque sorte. Je leur racontais un peu de ma vie et je leur posais des questions. […] Je n’étais pas payé pour ça. Je le faisais, c’est tout. Maintenant que j’étais fauché, je me suis dit : ‘Pourquoi ne pas donner suite à ça ?’ Il y avait plus d’endroits où je pouvais aller pour donner ces séminaires. Pas nécessairement dans les universités. Je savais qu’il y avait un marché plus large pour cela. J’ai donc commencé à voyager. Et j’ai découvert que ça marchait. Le public venait parce que j’avais toujours de la popularité.”
Depuis, l’acteur semble s’être refait une santé financière, tout en continuant sa carrière légendaire. On l’a récemment vu dans les primés Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino et The Irishman de Martin Scorsese. Il a aussi joué dans le biopic House of Gucci de Ridley Scott ou encore dans la série Hunters de Prime Video, pour ne citer qu’eux, et a d’ailleurs pas moins de huit projets actuellement en préparation.
Les mémoires d’Al Pacino, Sonny Boy : Mémoires, sont désormais disponibles à l’achat.