Parallèlement à ses spectacles, Alban Ivanov trace, film après film, son sillon dans le paysage du cinéma français, et en particulier de la comédie. Après Les Mythos et Patients, c'est dans Le Sens de la fête en 2017 qu'il se distingue véritablement, dans le costume d'un serveur aussi peu dégourdi qu'attachant.
Un rôle qu'il décroche grâce à un certain Jamel Debouzze :
"Sur Le Sens de la fête, messieurs Nakache et Toledano, je leur mets le doute pour le film, dû à mes mauvais deuxièmes essais. Ils viennent voir mon spectacle au Comedy Club et ils adorent.
Jamel était là dans la salle, il monte les voir dans la loge et il leur dit : 'Les gars, il faut absolument prendre Alban. Genre, vous avez pas le choix.' Il a toujours été derrière moi et il a toujours cru en moi depuis le début".
Ce film choral, où se croisent Gilles Lellouche, Eye Haïdara, Jean-Paul Rouve, Vincent Macaigne, Benjamin Lavernhe, Suzanne Clément, Judith Chemla, William Lebghil ou Kévin Azaïs, c'est l'occasion pour le jeune acteur, alors âgé d'une trentaine d'année, de donner la réplique à Jean-Pierre Bacri :
"Tu ne peux pas mieux apprendre ton métier qu'en étant face à ces mecs-là. Donc, Bacri, c'est un honneur de jouer des scènes avec lui. Et j'étais admiratif. Dans ce film-là, il avait un monologue dehors, là où il nous engueulait tous.
Et p****, je regardais ça, je me disais : 'Mais quel acteur, quel p**** d'acteur, quelle force !' Admiratif de fou ! C'est des vrais kifs de jouer avec des mecs de cette trempe. Je suis super fier d'avoir fait ça avec lui".
"Je suis devenu un Rocky français"
Aujourd'hui, Alban Ivanov est de retour au cinéma avec Challenger, qui marque sa quatrième collaboration avec Varante Soudjian. A chaque film, le réalisateur lui offre une nouvelle partition.
Dans Inséparables, il était l'hilarant (et collant) Poutine. Dans Walter, il campait un braqueur amateur confronté à un vigile pas comme les autres. Dans La Traversée, il incarnait un ancien policier de la BAC reconverti en skipper et forcé de cohabiter avec un groupe de jeunes.
Et dans Challenger, il est Luka, boxeur de seconde zone à qui le destin va enfin sourire. Avec, au passage, un clin d'œil à sa propre enfance :
"Les Rocky, bien sûr, ça m'a marqué. Et puis c'est une revanche en quelque sorte, parce qu'en primaire, on m'appelait Rocky parce que ma mère m'avait percé l'oreille : donc j'avais un anneau et je me baladais avec des perfectos, et comme j'aimais bien me bagarrer... mon surnom en CE2, c'était Rocky. Je suis devenu un Rocky français".
"On ne voulait pas nier que ça fasse penser à Rocky. C'est un film hommage, en quelque sorte, à l'impact que ce film-là a eu sur nous. Après l'idée, c'était de faire un Rocky à la française. Et ça je crois qu'on a plutôt bien réussi. Ça va parler aux Français avec nos codes à nous."