Imaginez qu’un tueur en série participe à une émission de rencontre. Et qu’il s’agit d’une histoire vraie. Nous sommes en 1970, à Los Angeles, sur le plateau de The Dating Game, la version américaine de Tournez Manège. Le principe ? Une jeune femme se trouve face à trois concurrents qui doivent essayer de la charmer. Dans le cas de la jeune Cheryl qui tente sa chance ce soir-là, elle ne se doute pas que de l’autre côté du se trouve un violent criminel : Rodney Alcala.
Les vraies images de l'émission !
C’est cette incroyable histoire vraie que raconte le film Une femme en jeu, déjà premier du top hebdomadaire. Réalisé par Anna Kendrick et porté par elle-même, le thriller porte à l’écran le scénario de Ian McDonald.
Une histoire incomplète
Avec une note de 3,1 sur 5 sur AlloCiné, Une femme en jeu divise les spectateurs. D’après les critiques visibles sur la fiche, ils lui reprochent de ne pas aller assez en profondeur dans l’écriture du personnage de Rodney Alcala (joué par Daniel Zovatto). On ne sait pas ce qui motive ce criminel qui aurait tué plus d’une centaine de femmes, enfants, et hommes. Et on ne sait pas ce qui l’a poussé à participer à l’émission.
“Vers quoi voulait nous emmener ce film ? L’histoire d’une candidate d’un jeu télé ? Un tueur en série ? Les ratés de la police ? Tout est survolé, la bande annonce est trompeuse et je termine le film avec une impression de quelque chose de malsain et de voyeur.” (Rieu Perou)
“Il manque quelque chose, pas forcément de la violence ou du sang, mais plus de la folie.” (le Jezede)
“Le pitch donnait envie, on espère un film high concept se concentrant sur une émission Tv type "tournez manège" avec un serial killer parmi les prétendants avec des séquences de malentendu et de suspense et en fait : rien ne prend, on passe d'une séquence à une autre sans comprendre l'intérêt” (Climax)
“J'ai trouvé que c'était un bon film malgré que je sois un peu déçu sur le fait qu'ils n'ont pas approfondi tout les crimes d'Alcala, tout ça est passé un peu en second plan et ils se sont surtout concentrés sur son passage à la tv” (Svn)
Adopter un point de vue
Une Femme en Jeu n’est finalement pas un true crime mais un thriller librement inspiré d’une histoire vraie. Le film adapte un point de vue, celui des victimes et des femmes qui ont croisé la route d’Alcala dans les années 70. Le scénariste Ian McDonald s’en ai d’ailleurs justifié, à l’issue d’une projection qui s’est tenue à Los Angeles :
'Ce sont de vraies personnes avec de vraies vies, et si tu passes des années, comme je l’ai fait, à lire sur leurs morts, article après article, à un certain moment, tu te sens obligé d'essayer d'être empathique dans la narration. Il faut garder à l'esprit qu'il y a encore des familles qui, même si elles ne regardent pas le film, sauront qu'il existe. Et mon espoir est que si elles le voyaient, elles sentiraient que la représentation était respectueuse et que ces personnes n’étaient pas simplement de la chair à canon.”
Netflix
Le scénariste pointe également du doigt la manière dont le genre du true crime, qui cartonne tout particulièrement sur Netflix, joue de plus en plus “la carte du sensationnalisme”, au dépend de la mémoire des victimes. Une approche tout à fait louable et qui prend le contrepied d’un autre titre très populaire sur Netflix.
Dans Monstres, Ryan Murphy s’est positionné comme un “raconteur d’histoire” qui n’a finalement que faire de l’avis de la famille et des frères Menendez. Mais dans le cas de cette dernière, le public en a eu pour son argent…
Une femme en jeu à voir sur Netflix.