Ça parle de quoi ?
Quand il est un personnage de son livre, le téméraire Harold peut donner vie à tout ce qu'il souhaite d'un simple trait de son crayon violet magique. Une fois adulte, Harold décide de se dessiner hors de son livre et de se projeter dans le monde réel, où il découvre qu'il a tant à apprendre sur la vie et notre monde.
De plus, son fidèle crayon violet pourrait déclencher des situations bien plus cocasses qu'il ne l'aurait imaginé. Lorsque son crayon magique et les pouvoirs illimités qu'il contient, tombent entre de mauvaises mains, il faudra toute la créativité d'Harold et de ses amis pour sauver à la fois son monde et le monde réel.
Libéré des livres
Connaissez-vous Harold et le crayon violet ? Pas le film qui sort le 16 octobre dans nos salles, mais sa source d'inspiration. Si oui, vous êtes américain ou très au fait de la culture anglo-saxonne. Car si le livre de Crockett Johnson s'est vendu à plus de deux millions d'exemplaires aux États-Unis, il n'a pas connu le même succès ici.
Nous y suivons Harold, qui invente des mondes entiers grâce à son crayon magique violet, qui donne vie à tout ce qu'il dessine : une lune, une route, un vélo, un animal jusqu'ici inconnu au bataillon… Dans des pages entièrement blanches traversées de traits de couleur violette.
Allégorie de l'auteur capable de créer un univers à partir de rien, le livre connaît un joli succès dès sa sortie en 1955. Suivront six autres récits (dont "Harold au Pôle Nord", "Le Cirque d'Harold" ou "Le Voyage d'Harold dans le ciel"), trois adaptations en court métrage ainsi qu'une série animée narrée par Sharon Stone et composée de treize épisodes, diffusés entre 2001 et 2002.
Soit plus d'un quart de siècle après le décès de Crockett Johnson, survenu en 1975.
Bienvenue dans le monde réel
Mais son héros lui survit, dans une pièce de théâtre ou le célèbre gag du canapé de l'un des épisodes de la saison 21 des Simpson. Et dans ce film signé Carlos Saldanha, qui mélange animation (au début) et prises de vues réelles (ensuite), où le personnage est incarné par Zachary Levi une fois dans le monde réel.
Car Harold et le crayon magique n'est pas exactement une adaptation fidèle de l'œuvre de Crockett Johnson, qu'elle emmène vers un autre territoire après une introduction animée qui reprend le style de ses livres.
Nous y faisons connaissance avec le héros et le narrateur de ses histoires, jusqu'à ce que ce dernier se taise, conduisant l'enfant devenu adulte à se rendre dans notre monde pour le retrouver.
Le récit se retrouve alors au croisement de Barbie (la création qui quitte son monde pour chercher son créateur) et Blue & Compagnie de John Krasinski, qui mettait en avant le pouvoir de l'imagination et le refuge qu'il pouvait être pour certains enfants et adultes. Et ce mélange de formats peut aussi se voir comme un commentaire du réalisateur sur sa carrière.
Révélé par les défunts studios d'animation Blue Sky, grâce à L'Âge de glace, Robots ou Rio et sa suite, il a ensuite bifurqué, comme Harold ici, vers les prises de vues réelles. Avec un segment du film à sketches Rio, I Love You. Puis ce long métrage, où son parcours et celui du héros se rejoignent.
Comme lui, il est passé d'un monde où l'on peut tout créer depuis une page blanche à un autre où l'imaginaire peut se transposer à l'écran, mais différemment.
Une clé de lecture qui reste secondaire et parlera surtout aux connaisseurs de la carrière de Carlos Saldahna, dans ce spectacle très familial où Zachary Levi croise Zooey Deschanel et Jemaine Clement, au niveau de sa durée (90 minutes, générique de fin compris), ses gags et ses thèmes.
Et qui pourrait inciter des enfants et adultes à dessiner, ou tout simplement leur faire connaître les livres sur Harold.