Avec une régularité de coucou suisse à l'approche d'Halloween, les sites anglophones (mais pas que, évidemment...) lâchent dans l'arène leurs listes de films dans la thématique horrifique. Cette année, la bible Variety dévoile carrément sa liste des 100 plus grands films d'horreur de tous les temps. Rien que ça.
De Braindead de Peter Jackson à Faux semblants de David Cronenberg, en passant par Shining (qui est au passage le film préféré de tous les temps de Parker Finn, le réalisateur de Smile 2) ou 28 jours plus tard de Danny Boyle, la liste brasse très large.
Et, comme toujours, certains esprits chagrins regretteront la position dans le classement de certaines oeuvres, comme le chef-d'oeuvre absolu qu'est The Thing de John Carpenter, qui ne pointe qu'à la 46e place. Ou la présence du sulfureux Salo ou les 120 journées de Sodome à la 9e place.
De belles médailles de bronze et d'argent
Qu'en est-il du podium ? La médaille de bronze revient à l'indéboulonnable Psychose d'Alfred Hitchcock. Un des films d'épouvante les plus pervers, terrifiants et totalement captivants de tous les temps, seul film d’horreur du maître tourné en noir et blanc, Psychose était d'ailleurs le plus grand film du genre selon vos notes.
La médaille d'argent revient à un autre pur chef-d'oeuvre du genre, qui n'est pas prêt d'être égalé : L'Exorciste de William Friedkin. 50 ans après sa sortie dans nos contrées, ce film reste plus que jamais un monument de terreur brut.
Avec cette histoire de possession dont l'enjeu millénaire repose in fine sur la lutte éternelle entre les forces du Bien et celles du Mal, le cinéaste délivrait une expérience viscérale proprement traumatisante pour le public qui l'a découvert dans les salles obscures à l'époque. Et même encore largement aujourd'hui.
Et le numéro 1 est...
Quid du film n°1 ? Un autre classique et chef-d'oeuvre absolu : Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper. Voilà désormais 50 ans que la famille Hewitt terrorise et découpe en morceaux ceux et celles qui ont eu le malheur de croiser leur route. Cinquante ans que leur fils dégénéré, Leatherface, bichonne amoureusement sa tronçonneuse et s'assure de pourvoir généreusement la famille en viande fraîche. Humaine, bien évidemment.
Quintessence de l'horreur expérimentale, Massacre à la tronçonneuse a provoqué une véritable onde de choc dans l'industrie, auprès de cinéastes comme William Friedkin justement, Stanley Kubrick (qui possédait d'ailleurs une copie 35mm du film) ou Steven Spielberg.
Une oeuvre séminale, qui reste la matrice absolue d'un genre. Film de toutes les expérimentations et de tous les excès, dénonçant à la fois la famille traditionnelle américaine, les dérives d'un capitalisme cannibale et les mensonges répétés d'un gouvernement américain face à la débâcle de la guerre du Viêtnam. Si le film reste très ancré dans les préoccupations et les angoisses de son époque, il reste plus que jamais d'actualité.