C'était l'un des événements de la Compétition du dernier Festival de Cannes, dont il est reparti bredouille. Et la donne n'a pas changé au moment de la sortie du film. Sans doute parce que son sujet, Donald Trump, est encore plus sous les feux des projecteurs, puisque candidat pour un second mandat de Président des États-Unis.
À moins d'un mois du scrutin sur lequel le monde entier a les yeux rivés, The Apprentice revient sur les jeunes années de Donald Trump. Sur la manière dont celui-ci est devenu, bien aidé par l'avocat Roy Cohn (Jeremy Strong), l'homme d'affaire que l'on connaît aujourd'hui. Ce personnage qui paraît sortir d'un film et qui est, selon le réalisateur Ali Abbasi, "une icône, une parodie de lui-même et une idole."
Une icône/parodie/idole qui a pourtant tenté de faire capoter la sortie du film dans lequel il est incarné par Sebastian Stan. Au lendemain de sa présentation cannoise, en mai dernier, The Apprentice était menacé de procès par le porte-parole du 45ème Président des États-Unis : "Ce film est une pure fiction qui fait du sensationnalisme avec des faits mensongers qui ont été éclaircis depuis longtemps", déclarait-il à Variety, en faisant sans aucun doute référence à la scène du viol d'Ivana Trump (Maria Bakalova) par Donald. Et cela avait refroidi beaucoup d'investisseurs, distributeurs et exploitants, qui craignaient des poursuites.
"Je n'ai pas été surpris [par cette menace], car tout le monde en parlait depuis un certain temps, et nous avons eu des problèmes avec nos propres investisseurs", nous explique le metteur en scène quelques mois plus tard, alors que l'avenir de son exploitation en salles avait été résolu, puisque le long métrage est sorti chez nous le 9 octobre, et le 11 aux États-Unis.
"J'ai même proposé d'aller lui montrer le film, car j'aimerais savoir ce qu'il en pense"
Mais Donald Trump a-t-il vu The Apprentice, avant de s'élever contre lui ? "Pas à ma connaissance, sauf si quelqu'un lui a fait parvenir une copie piratée", répond Ali Abbasi en riant. Mais il est certain qu'il le regardera quand il sortira. J'ai même proposé d'aller lui montrer le film, car j'aimerais savoir ce qu'il en pense."
La projection en question ne s'est visiblement pas encore produite. Car nul doute que nous en aurions entendu parler sinon.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 17 septembre 2024