Gérard Lanvin a joué la pièce Les Bronzés sur scène avec le Splendid... mais une seule fois ! C'était à la fin des années 70, alors que se préparait le tournage de leur premier long métrage en tête d'affiche, sous la direction de Patrice Leconte. Un problème s'est très vite posé pour Thierry Lhermitte, l'inénarrable Popeye des Bronzés, comme l'a raconté Gérard Lanvin au micro d'AlloCiné :
"Les autres faisaient la gueule"
"[Dans Les Bronzés], Thierry Lhermitte jouait le prof de sport. Contrairement aux autres acteurs qui jouaient les clients, qui pouvaient arriver évidemment pâlots, Thierry avait besoin d'un peu de crédibilité, c'est-à-dire d'être bronzé. Il a dit à ses potes : 'Je vais être obligé de partir une quinzaine de jours avant'. Sauf qu'il jouait évidemment le spectacle Amour, coquillages et crustacés, qui est devenu Les Bronzés. Il m'a demandé, parce qu'on était potes : 'Tu ne peux pas me remplacer ? Parce que je dois partir au Sénégal, etc...'."
Lanvin accepte volontiers, mais tout ne se passe pas comme prévu : "Les autres faisaient la gueule à Thierry parce qu'il était parti dix jours avant et qu'eux étaient obligés de rester dans leur café-théâtre à jouer ça avec moi. Mais ils ne faisaient pas la gueule parce que c'était moi, ils faisaient la gueule parce qu'il était parti. Et personne n'a voulu répéter avec moi. Donc, je me suis appuyé sur Coluche, puisqu'on habitait ensemble. Il m'a fait répéter le rôle."
La famille café-théâtre
"Ça a été dur quand même de ne pas avoir ces répétitions avec les autres, mais j'avais vu la pièce plusieurs fois parce que j'étais très client du Splendid, comme tout le monde, et puis qu'on jouait à côté, nous, à la Veuve Pichard, dans notre café-théâtre, autre chose. Mais on se fréquentait beaucoup, on a fait nos travaux ensemble, on a construit nos cafés-théâtres ensemble, on allait voler nos clous au BHV ensemble, etc."
Donc, le problème, si vous voulez, c'est que tout d'un coup, vous rentrez dans une équipe qui attend de voir ce que vous allez faire à la place de Thierry. Et donc quand même, vous avez un peu le trac, c'est normal. Il faut avoir du doute, c'est notre ligne de flottaison, je l'ai. Mais le trac, c'est très désagréable.
L'amitié avant tout
Finalement, la pièce se déroule très bien, et "Thierry est revenu, deux jours après. Il m'a dit : 'Je vais revenir parce que...' J'ai cru comprendre qu'il s'inquiétait peut-être d'avoir un remplaçant qui était peut-être suffisant pour assurer la relève dans la pièce. Il a compris que les autres faisaient la gueule, il est revenu. Moi, j'aime beaucoup Thierry parce que c'est quelqu'un, par rapport à plein d'acteurs, qui n'en a rien à faire. Il fait ça pour s'amuser, et il a toujours cette naïveté. C'est quelqu'un que j'aime beaucoup."
Sans rancune donc, et l'amitié continue ! A noter que Gérard Lanvin retournera en camp de vacances - si l'on peut dire - en interprétant Michel Saint-Josse, le chirurgien-esthétique de Camping, au côté du Patrick Chirac joué par Franck Dubosc.