James McAvoy ne recule jamais devant les rôles intenses. Après Split de M. Night Shymalan, dans lequel il incarnait un homme aux 24 personnalités, l'acteur retrouve le registre du thriller psychologique dans l'angoissant Speak No Evil de James Watkins, le réalisateur d'Eden Lake. Et surprise : la star anglaise réussit l'exploit d'être encore plus terrifiant et dérangeant dans ce film.
Produit par les studios Blumhouse - à qui l'on doit les derniers Halloween, mais aussi Invisible Man, Insidious et M3GAN -, le long métrage suit la rencontre de deux couples lors d'un voyage en Italie. Lorsque Louise (Mackenzie Davis), Ben (Scoot McNairy) et leur fille sont invités à passer quelques jours chez leurs nouveaux amis, rien ne se passe comme prévu. Le séjour se transforme en véritable cauchemar quand Paddy (James McAvoy) révèle sa véritable nature.
À l'origine de Speak No Evil, il y a un film réalisé par le Danois Christian Tafdrup et sorti en 2022. Si les grandes lignes de l'intrigue restent similaires, la version américaine s'inscrit davantage dans les codes hollywoodiens et s'offre une toute nouvelle fin - bien moins frustrante que celle du film original mais tout aussi violente.
La vraie violence du film n'est pas celle que vous imaginez
La violence, justement. Qu'en est-il réellement dans Speak No Evil ? Le thriller ne lésine pas sur le sang, le gros plans sur les blessures, les doigts coincés dans les portes et les coups dans la tête, mais c'est avant tout le sujet du film qui cristallise l'angoisse dans spectateurs. "C'est une histoire sur les conventions sociales et sur ce que nous pouvons encaisser de la part des autres, mais aussi de la société", explique James McAvoy à AlloCiné.
"Notre monde fonctionne sur la base d'un accord selon lequel nous n’allons pas tous nous entre-tuer, poursuit-il. C'est le contrat. Nous nous comportons comme des êtres humains civilisés, pas comme des animaux. Ici, nous avons une famille qui respecte ce contrat et une autre qui le déchire, pisse dessus, puis le jette au feu."
Préparation physique
À l'écran, James McAvoy abandonne toute forme d'humanité pour embrasser une attitude bestiale, qui n'est sans rappeler son rôle dans le film de Shymalan. Jouer des monstres relève-t-il du plaisir pour l'acteur ? "J'essaie d'être quelqu'un qui ne fait aucun compromis, aucune concession et c'est plutôt jouissif de se comporter comme tel pendant cinq minutes."
Dans le dernier acte du film, l'acteur impressionne par sa férocité. Pour se mettre en condition, la star faisait 30 pompes quelques secondes avant les prises. De quoi "faire ressortir les épaules, épaissir la nuque et faire sortir les veines, détaille-t-il pour The Guardian. Je fais 1,70 m alors il faut pouvoir se projeter."
Propos recueillis par Emmanuel Itier en juillet 2024.
Speak No Evil de James Watkins est à découvrir au cinéma.