Ça parle de quoi ?
Dans une préhistoire condamnée à ne jamais évoluer, un père et sa fille en conflit vont bouleverser la routine de l’Âge de pierre. Après un aller-retour dans le futur, ils ramènent accidentellement l’équivalent d’une clé coudée Ikéa qui va enfin déclencher l’Évolution, pour le meilleur et surtout pour le pire.
Préhistoire de la vie
En 2009, les librairies voient débarquer Evoluer plus pour gagner plus, premier tome de la série de bandes-dessinées Silex and the City, signée Jul (l'autre). Trois ans plus tard, Arte lance la diffusion de son adaptation télévisuelle en format court, où chaque épisode transpose un élément de notre quotidien dans un univers pseudo-préhistorique.
Une saga qui, aujourd'hui, voit plus grand. Comme la taille de l'écran sur lequel sera diffusé Silex and the City - Le film, premier long métrage tiré de l'œuvre de Jul (l'autre, toujours). Qui en conserve le style visuel et le ton parodique, s'offre une séquence dans le futur (ou notre présent) en prises de vues réelles, mais ne ressemble pas à un bout-à-bout d'épisodes.
Non, il y a une vraie histoire, co-écrite par Jul et son co-réalisateur Jean-Paul Guigue, déjà impliqué sur la série. Qui, sur fond d'évolution et de changement, parle de capitalisme ou de religion, entre autres sujets qui découlent de l'arrivée, dans ce monde préhistorique, d'une clé coudée rapportée par les personnages principaux de leur voyage dans le futur.
Haut et Court
Orchestrant la rencontre entre Les Pierrafeu et l'ouverture de 2001, l'odyssée de l'espace, Silex and the City multiplie les situations qui, forcément, nous rappellent quelque chose.
Avec des images quasi-subliminales de Donald Trump, Roman Polanski ou Harvey Weinstein dans le passage du passé au présent, et une flopée de jeux de mots (on peut notamment assister à des matchs du Primates Saint-Germain).
Sans oublier les références cinématographiques. "Là où on va, on n'a pas besoin de roue", s'exclame l'un des personnages. Tandis que d'autres s'enflamment sur les films d'Iguane Bergman ou Anchois Truffaut.
Les amateurs d'humour et de calembours peuvent donc être rassurés : le long métrage n'en manque pas. Il en regorge même, et frôle le trop-plein, qui risque de limiter son accès à une partie du public.
Les plus jeunes déjà. Le film n'est ni violent, ni sexuel, ni particulièrement grossier. Mais les sujets qu'il aborde et son humour majoritairement verbal font qu'il risque de ne pas être compris par les spectateurs de moins de 10 ou 12 ans (âge minimum recommandé pour la série déjà). De même certains adultes, face au flot quasi-ininterrompu, pourraient perdre le fil et rater quelques références.
Mister President
Mais on ne reprochera pas à un film sa générosité. Y compris du côté du casting vocal. Aux côtés de Franck Ekinici, Camille Serceau ou Noémie de Lattre, qui doublaient déjà les héros dans la série, on peut y croiser, parfois le temps d'une scène, Raphaël Quenard, Félix Moati, Nina Meurisse, Denis Ménochet, Bruno Solo, Léa Drucker, Stéphane Bern, Léa Salamé ou encore… François Hollande.
Accompagné par Julie Gayet, l'ancien Président de la République prête ses traits à sa voix à la première bactérie, qui apparaît au début et à la fin du récit, pour raconter cette histoire où il est question de changement.
Une apparition si étonnante que l'on pense d'abord à une imitation, avant que le générique ne nous confirme qu'il s'agit bien de lui. Dans un autre rôle que le sien, car ça n'est pas la première fois qu'il est dans un film.
L'une des surprises les plus inattendues d'un film drôle et coloré, qui n'en manque pas. Pas plus que d'humour et d'idées. Les fans seront sans doute aux anges, et les néophytes pourraient découvrir un univers dans lequel ils auront envie de se plonger plus longuement, sur papier ou petit écran.
