Attention, l'article suivant contient des spoilers sur la fin d'Alien Romulus.
Si vous avez vu Alien Romulus, vous avez sûrement été marqué par son 4ème acte et l'arrivée d'une créature absolument répugnante et terrifiante ! Appelée "la progéniture", cette chose d'un autre monde est une sorte d'hybride humain-Alien dont le design rappelle celui des ingénieurs de Prometheus et le "newborn" d'Alien, la résurrection.
Longiligne et dotée de très longs bras difformes, la progéniture fait froid dans le dos et provoque un sentiment d'indicible horreur dans le coeur du spectateur. Fede Alvarez, metteur en scène d'Alien Romulus, a tenu à ce que la créature soit incarnée par un vrai comédien. Pour se glisser dans le costume de cette émanation diabolique, le réalisateur est allé chercher un basketteur roumain mesurant 2m31 !
Un géant des parquets
Son nom ? Robert Bobroczkyi, 24 ans. Connu pour sa minceur extrême, ses bras très longs et son visage atypique, le géant des parquets était considéré comme un des plus grands espoirs du basket mondial. Passé par le club de l'AS Stella Azzurra, en Italie, il est ensuite recruté par l'université de Spire dans l'Ohio, aux Etats-Unis.
Sa taille gargantuesque lui permet notamment d'empêcher facilement ses adversaires de marquer des paniers. Avec son jeu de passe et sa précision dans les tirs, Robert Bobroczkyi aurait pu avoir la même carrière fulgurante que le français Victor Wembanyama, qui culmine à 2m24.
Malheureusement, le roumain n'a pas tenu le choc physiquement, sa grande taille et sa minceur extrême l'empêchant d'avoir une grande mobilité sur le terrain ; son endurance s'est aussi révélée insuffisante pour le très haut niveau en raison de sa faible masse musculaire. Ainsi, Robert Bobroczkyi n'a jamais pu s'imposer sur le circuit universitaire américain.
Une créature unique
Subjugué par ce physique atypique, le réalisateur Fede Alvarez le choisit pour devenir sa "progéniture", un monstre encore plus effrayant que le xénomorphe. "On essaie de se le représenter dans la tête, mais on ne sait pas comment le réalisateur va créer ce personnage", explique Daniel Macarin, superviseur des effets visuels, au micro de Variety.
"Est-ce que ça va ressembler à un xénomorphe ? Est-ce que ça va être quelque chose de vraiment unique ? Est-ce que ça va être quelque chose qu'on n'a jamais vu auparavant ?", s'interrogeait le technicien.
Croisement entre un humain, un Ingénieur et un xénomorphe, la progéniture devait obligatoirement être tangible et ne pas reposer uniquement sur des effets numériques ; le réalisateur Fede Alvarez tenait absolument à privilégier les effets pratiques sur le tournage, avant d'animer certaines parties par ordinateur en post-production.
La première fois que j'ai vu l'acteur dans son costume. C'était terrifiant.
"La première fois que j'ai vu l'acteur dans son costume. C'était terrifiant. Ils ont fait un travail tellement extraordinaire avec l'apparence et la sensation de ce personnage que nous savions que tout ce que nous pouvions lui apporter allait l'aider", souligne Daniel Macarin.
"Robert Bobroczkyi n'étant pas un acteur professionnel, sa façon de bouger est tout simplement unique, ce qui a influencé la manière dont l'équipe des effets visuels a animé le personnage. Compte tenu de sa grande taille et du concept de la créature, Robert donne beaucoup de nouvelles choses à regarder visuellement, et j'ai trouvé cela exceptionnel", indique de son côté Ludovic Chailloleau, superviseur de l'animation.
Mélange entre pratique et numérique
Par ailleurs, quand Kay (Isabela Merced) accouche de la progéniture, le bébé est réalisé grâce à un effet pratique. "Ils l'ont mis dans l'œuf, l'ont dessiné et l'ont habillé", explique Macarin. "Sauf que le bébé ne bougeait pas, et Fede Alvarez voulait que le public comprenne qu'en dépit de l'accouchement sanglant de Kay, le bébé était vivant", ajoute l'artiste des effets visuels.
Le premier défi de Daniel Macarin et ses équipes a été de trouver la bonne expression faciale pour le bébé progéniture. Il ne fallait pas qu'il soit mignon ni trop en colère. "Vous ne voulez pas que le public ait de l'empathie pour le bébé, vous voulez qu'il soit un peu terrifié", confie-t-il.
On ne passe pas beaucoup de temps à l’écran avec ce personnage, il faut donc s’assurer que le public n’ait jamais de mauvaises réactions.
"On ne passe pas beaucoup de temps à l’écran avec ce personnage, il faut donc s’assurer que le public n’ait jamais de mauvaises réactions. Si les gens rient ou s’ils trouvent quelque chose de drôle, alors ils sortent du film et nous n’avons probablement pas assez de temps pour les remettre dans l’action", analyse le superviseur des effets visuels.
Savant mélange entre effets pratiques et effets numériques, la progéniture est le fruit d'une étroite collaboration entre le réalisateur et ses magiciens du cinéma pour donner vie à ce monstre aussi horrible que fascinant. Robert Bobroczkyi, grâce à ses mouvements et son physique, a été la pierre angulaire qui a inspiré les techniciens des effets spéciaux pour réussir à l'animer parfaitement.
