À découvrir au cinéma dès aujourd’hui, Anaïs, 2 chapitres est avant tout l’histoire d’une rencontre, celle de la réalisatrice Marion Gervais avec une jeune agricultrice installée pas très loin de chez elle. Un coup du destin peut-être, une belle amitié c’est certain.
En 2013, Marion Gervais dévoile au public son premier film documentaire Anaïs s’en va-t-en guerre, dans lequel elle dresse le portrait de cette femme qu’elle décrit comme “entière, solaire, drôle, rock’n’roll, rebelle. Une bourrasque de fraîcheur dans un monde en demi-teinte. Une fille libre.”
La Vingt-Cinquième Heure
Vu près d’1 million de fois sur internet, sélectionné dans de nombreux festivals et récompensé d’une Étoile de la Scam, son film ouvre les yeux sur la dure réalité du monde agricole en invitant les spectateurs à suivre le parcours semé d’embûches d’Anaïs, bien décidée à cultiver ses plantes aromatiques et à les commercialiser.
À 24 ans, rien ne l'arrête. Ni l'administration, ni les professeurs misogynes, ni les caprices du temps... Malgré les doutes, les angoisses, la fatigue morale et physique, le manque de soutien financier, Anaïs poursuit son projet avec ténacité et passion. Pour elle, c’est essentiel. “Si je n’y arrive pas, franchement, je ne sais pas ce que je ferais de ma vie,” déclare-t-elle à la caméra. Ce métier lui permet de se sentir libre, libre de choisir de se lever le matin, libre de faire les choses à sa manière, libre de ne pas s’imposer une vie qui ne lui convient pas.
Et l’amour dans tout ça ?
10 ans plus tard, Marion Gervais retrouve Anaïs pour un 2e film documentaire qui la voit ouvrir les portes de son quotidien plutôt solitaire à une autre personne. Dans Anaïs s’en va aimer, la réalisatrice raconte le nouveau combat de l’agricultrice : Anaïs est maintenant mariée avec Seydou, jeune Sénégalais rencontré lors d’un voyage, mais l’installation de ce dernier en France est compromise par la dure loi des frontières. Ensemble, ils vont devoir se relever les manches.
“J’aime filmer les moments où l’existence ouvre le champ des possibles et raconte les grandes étapes de la vie, en plein élan : l’amour, les ruptures, le premier boulot, les trahisons, la mort. Elles sont universelles et nous tendent un miroir,” souligne la réalisatrice.
En parallèle de son quotidien dans les champs, Anaïs doit une nouvelle fois batailler avec les services administratifs, cette fois-ci pour permettre à l’homme qu’elle aime de la rejoindre. Marion Gervais les filme, elle et Seydou, tout au long de cette épreuve tortueuse, qui peut parfois mettre à mal leur relation. La réalisatrice n’est jamais loin, dans les plus difficiles comme les plus beaux moments, parfois d’une simplicité saisissante.
La Vingt-Cinquième Heure
Aujourd’hui, ces 2 chapitres de la vie d’Anaïs ne font plus qu’un au cinéma, réunis en un seul et même film. Une suggestion de la productrice Juliette Guigon qui s’est présentée comme une évidence aux yeux de Marion Gervais après visionnage.
“Découvrir 10 ans d’une vie simple et combative se déployer en 1h44, sous mes yeux, m’a profondément touchée et interpellée sur la puissance du documentaire. Le cinéma documentaire nous permet d’accéder à des destins, à des luttes, à des combats et à des histoires d’une manière très sensible. C’est de l’ordre de l’expérience,” raconte-t-elle.
À votre tour désormais de rencontrer cette agricultrice avec le portrait criant d’humanité dressé par Marion Gervais dans le documentaire Anaïs, 2 chapitres, au cinéma dès aujourd’hui !
