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    "On a fait 40 prises" : Gérard Jugnot a mal vécu La 7ème compagnie au clair de lune
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Sur le tournage de "La 7ème compagnie au clair de lune", Gérard Jugnot a vécu un enfer... Le réalisateur Robert Lamoureux se moquait de l'acteur, l'obligeant notamment à refaire encore et encore la même scène au motif de Jugnot n'était pas audible.

    La 7ème compagnie au clair de lune passe ce soir à 21h10 sur TF1. Ce troisième et dernier épisode se déroule sous l'Occupation, et le sergent-chef Chaudard et les soldats Tassin et Pithivier sont rendus à la vie civile. Un nouveau personnage est introduit, Gaston Gorgeton, le beau-frère de Chaudard, joué par Gérard Jugnot. Et ce dernier va découvrir sur le plateau que le réalisateur Robert Lamoureux est une bonne tête de mule.

    Jugnot rejoint la 7ème compagnie

    Jugnot et Mondy Gaumont
    Jugnot et Mondy

    Lamoureux était un comédien et metteur en scène de théâtre, qui avait une bonne idée des intonations qu'il voulait entendre dans les dialogues de ses films, au point parfois de mettre ses acteurs, dont Gérard Jugnot, dans l'incompréhension.

    Pierre Mondy, qui a tourné sous sa direction dans Impossible... pas français et les trois Septième compagnie, se souvient de ces moments parfois difficiles dans son autobiographie La cage aux souvenirs :

    [Lamoureux] ne supportait pas le ton, qu'il trouvait trop haut perché, de Gérard Jugnot, présent dans le troisième volet, La 7ème Compagnie au clair de lune. Robert prétendait à chaque prise qu'il ne l'entendait pas, obligeant l'autre à hurler : 'Je n'entends pas ! Dis-le plus fort ! Plus fort !'

    "Chaque fois, le pauvre Gérard nous regardait, éberlué : 'C'est vrai ? On ne m'entend pas ? - Fais pas attention, lui répondait Guybet, tu le connais...'"

    Henri Guybet (Tassin) y avait eu droit aussi

    Henri Guybet (Tassin), qui connaissait Jugnot du café-théâtre, savait de quoi il parlait puisque sur On a retrouvé La 7ème compagnie, il avait été victime du même Lamoureux directeur d'acteur : obligé de refaire 35 fois d'affilée la même prise pour une intonation qui ne convenait pas au metteur en scène.

    Dans l'ouvrage Ça tourne mal ! L'histoire tumultueuse et méconnue du cinéma français de Philippe Lombard, Gérard Jugnot revient sur ce tournage difficile :

    Jean Lefebvre, Pierre Mondy et Henri Guybet Gaumont
    Jean Lefebvre, Pierre Mondy et Henri Guybet
    Plus Robert me hurle dessus, moins j'assure ma voix. On fait 40 prises, je suis liquide. Henri Guybet me rassure en me disant qu'avant moi, c'était lui qui morflait et que Jean Carmet avait eu droit la semaine précédente à 45 prises.

    Quant à Mondy, il cite également l'amour de la blague de Lamoureux, qui pousse le gag jusque dans le privé :

    "Quand il téléphonait à Gérard, Robert enfonçait le clou : 'Allô, bonjour, madame, puis-je parler à Gérard ? - Mais c'est moi..., répond Gérard. - Ah... Bravo, tu es très bien sur les rushes. On t'entend bien. Alors, à demain ?... Au revoir, madame !'"

    En voyant La 7ème compagnie au clair de lune, ayez donc une pensée émue pour le pauvre Gérard Jugnot, et une autre pour Robert Lamoureux, qui signe ici son dernier long métrage.

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