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    Ce soir à la télé : si vous avez aimé Illusions perdues, cette comédie grinçante devrait vous plaire
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Chaque jour, AlloCiné vous recommande un film à (re)voir à la télé. Ce soir : une brillante fable sur l'ambition portée par Karin Viard.

    Une histoire d'amour et de trahison entre une éditrice et un jeune auteur qu'elle veut publier, tel est le programme des Ambitieux, une succulente comédie noire que diffuse ce mercredi soir Arte.

    Sorti en salles en 2007, ce long métrage grinçant qui plonge Karin Viard et Eric Caravaca dans le monde de l'édition est drôle, enlevé, acerbe, aussi léger que profond... Difficile de résister !

    Avec Les Ambitieux, la réalisatrice Catherine Corsini, qui retrouve Karin Viard huit ans après La Nouvelle Eve, signe un film "qui serait de l'ordre de la fable sur l'ambition." Et en dressant le portrait d'un jeune homme ambitieux, incarné à l'écran par Eric Caravaca, elle convoque forcément des héros de la littérature.

    Les Ambitieux
    Les Ambitieux
    Sortie : 24 janvier 2007 | 1h 30min
    De Catherine Corsini
    Avec Karin Viard, Eric Caravaca, Jacques Weber
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    2,1
    Voir sur Arte

    "Julien est porté par mon attachement aux héros de la littérature du 19ème siècle, qui raconte la montée à Paris de jeunes provinciaux", note la cinéaste. "La réalité est peut-être assez différente aujourd'hui mais dans ces livres, Paris est représentée comme la ville où tout peut advenir, en tout cas par laquelle il faut passer si l'on veut réussir."

    "Je venais d'adapter un roman au cinéma (avec le film Le Passager, d'après La Route de Midland d'Arnaud Cathrine, ndlr), j'avais fréquenté un peu ce milieu littéraire", complète Eric Caravaca.

    "J'ai donc repensé à tout ça et j'ai relu un peu Balzac. Lucien Rubempré, le héros balzacien des Illusions perdues, (adapté sur grand écran en 2021 et lauréat de 7 César, ndlr) n'était pas loin dans ma tête.

    Je ne sais pas si je pensais vraiment à Balzac quand j'étais en train de jouer mais tout ce qu'on lit laisse une trace, ouvre un imaginaire indispensable pour un acteur. C'est un beau matériau."

    "Filmer l'écriture comme Clint Eastwood filme la boxe"

    "J'aime les comédies. J'aime les mélodrames", déclare Catherine Corsini. "J'avais très envie de retrouver Karin Viard, mais je voulais lui proposer un rôle qui lui aille comme un gant et qui explore d'autres voies que celles que nous avions parcourues ensemble dans La Nouvelle Eve.

    J'ai cherché à faire un vrai film de couple. Couple d'acteurs, couple d'amoureux. J'ai voulu une comédie contemporaine qui ait à la fois de la légèreté mais aussi de la profondeur et de la gravité sur les thèmes du pouvoir, de la légitimité, de l'engagement."

    On notera pour conclure que Catherine Corsini a eu une référence étonnante pour les scènes montrant Julien en pleine rédaction de son roman. "La référence est un peu prétentieuse, mais, j'avais vu Million Dollar Baby de Clint Eastwood et je me disais que j'aurais aimé filmer l'écriture comme lui filme la boxe : comme quelque chose de dynamique et vivant", déclare-t-elle.

    "Je voulais montrer que l'écriture n'est pas seulement un exercice abstrait mais un effort, un travail concret. Le cerveau est un muscle et la réflexion est une gymnastique, un entraînement." Ambitieux, non ?

    Ce soir sur Arte à 20h55

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