"Maman et papa seront juste à côté de toi. Les lumières s'éteindront, il y aura peut-être de la musique au début. N'aie pas peur !"
Nous sommes le soir du 10 janvier 1952 dans le New Jersey, et dans la longue file d'attente qui s'étend devant les portes d'un cinéma, un père et une mère tentent de rassurer leur petit garçon, qui s'apprête à assister à la première projection de sa vie. Fasciné par Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. DeMille, le jeune Sammy Fabelman reste bouche bée devant une séquence impliquant un spectaculaire accident de train.
Lorsqu'il reçoit une locomotive électrique en cadeau pour Hanouka, il emprunte la caméra de son père et tente de reproduire la scène, encore et encore. Les années passent, mais la passion de Sammy pour le cinéma demeure, et tandis qu'il se perfectionne dans l'art de la mise en scène en filmant sa famille, il se prépare sans le savoir à devenir l'un des plus grands réalisateurs de tous les temps.
Autobiographie ?
Mettant lui-même en scène ses souvenirs d'enfance (à l'image d'un Marcel Pagnol avec La Gloire de mon père) et son amour naissant pour l'art du cinéma, Steven Spielberg s'impose comme le conteur le plus pertinent et le plus efficace de sa propre histoire.
Même si le dernier long métrage du cinéaste (qui prépare actuellement un nouveau film de science-fiction) est agrémenté d'éléments de fiction et n'est donc pas à proprement parler une autobiographie (raison pour laquelle le protagoniste ne s'appelle pas Steven Spielberg), The Fabelmans est malgré tout un témoignage sincère et touchant de la jeunesse du réalisateur.
Un film-somme pour tous les fans de Spielberg
Sa passion grandissante pour le septième art et ses premiers tournages entre amis, donc, mais aussi son amour débordant pour ses deux parents, ses années d'études, parfois troublées par l'antisémitisme de certains camarades, ses premières idylles, ses premiers drames, y sont puissamment représentés.
Véritable fresque de 2 heures et demie, The Fabelmans explique et raconte en fait à tous ceux qui admirent les films de Steven Spielberg d'où ils lui sont venus.
Encensé par la presse, ce merveilleux hommage du cinéaste à ses années d'enfance a également convaincu les spectateurs d'AlloCiné, qui lui ont décerné l'impressionnante moyenne de 4,239 étoiles sur 5. Une note qu'aucun de ses films n'avait plus réussi à atteindre depuis 1998 et la sortie d'Il faut sauver le soldat Ryan.
The Fabelmans est donc à ranger sans hésiter parmi les oeuvres les plus marquantes de son réalisateur, et à découvrir d'urgence sur Netflix si jamais vous étiez passé à côté.
(Re)découvrez un extrait du film...