En salle depuis le 19 juin, Maria est un biopic déchirant, qui revient sur le destin brisé de l’actrice Maria Schneider, tête d’affiche du sulfureux Dernier Tango à Paris en 1972 aux côtés de Marlon Brando. Un long métrage qui a marqué sa carrière, mais aussi bouleversé son existence toute entière…
En effet, Maria est âgée de seulement 19 ans lorsqu’elle décroche l’un des rôles principaux du nouveau projet du réalisateur italien Bernardo Bertolucci (Le Conformiste). Mais à sa sortie, le film est classé X dans de nombreux pays, et banni dans d’autres, en raison de ses scènes de sexe explicites, dont une scène de sodomie qui choque particulièrement le public.
Dans celle-ci, le personnage de Marlon Brando utilise une motte de beurre en guise de lubrifiant, un geste improvisé par l’acteur et le cinéaste, dont Maria Schneider n’avait pas été informée au préalable. Ses larmes versées à l’écran sont bel et bien réelles. Le traumatisme de cette agression, l’humiliation vécue et le mépris de certains spectateurs après la sortie du long métrage vont plonger la jeune femme dans une spirale destructrice.
Pour incarner Maria Schneider, il était donc nécessaire de trouver une actrice à la hauteur de ce rôle d’une grande intensité, un enjeu majeur pour la réalisatrice Jessica Palud. Et c’est sur Anamaria Vartolomei, récompensée du César du meilleur espoir féminin en 2022 pour sa performance dans L'Événement, que s’est porté son choix !
Quand Anamaria devient Maria…
Prochainement à l’affiche du très attendu Comte de Monte-Cristo, l’actrice de 25 ans s’est vu confier la lourde tâche d’interpréter cette femme aux multiples facettes. “Le personnage de Maria est complexe, il y a plusieurs rôles en un : la jeune fille, l’actrice, la droguée, la femme blessée… [...] Anamaria a une cinégénie très forte, et aussi du panache : elle n’avait pas peur de faire les choses. Et puis, pour jouer Maria Schneider, il faut crever l’écran,” explique Jessica Palud.
La réalisatrice a d’ailleurs choisi son actrice après l’écriture du scénario, ayant déjà à l’esprit toute l’ambivalence nécessaire pour interpréter les différents “visages” de Maria. Ensemble, les deux femmes ont longuement travaillé avant le tournage pour que l’actrice puisse pleinement s’approprier le rôle.
“On s’est beaucoup vues, on a travaillé, répété en amont et créé ensemble notre Maria pendant plusieurs mois. Je voulais qu’elle connaisse l’histoire par cœur, pour s’en libérer sur le tournage. Je savais que pour qu’on entende enfin la voix de Maria, il fallait qu’elle se donne totalement au personnage,” raconte la réalisatrice.
Puisque c’est aussi ça la force du 7e art, redonner une voix à celles et ceux qui n’ont pas été écoutés, ces victimes qui ont été ignorées, mises de côté ou laissées pour compte, et leur rendre hommage le temps d’un film.
Avec cette prestation, Anamaria Vartolomei montre une nouvelle fois toute l’étendue de son talent dans un registre dramatique. Elle donne notamment la réplique à Matt Dillon dans le rôle de Marlon Brando. Marie Gillain et Yvan Attal incarnent quant à eux ses parents, Marie-Christine Schneider et l’acteur Daniel Gélin.
Découvrez l’histoire de Maria Schneider au cinéma dans le film de Jessica Palud.