La chaîne Arte diffuse ce soir Le Bounty, avec Mel Gibson et Anthony Hopkins, un film d'aventures inspiré du roman Captain Bligh and Mr Christian : the men and the mutiny de Richard Hough. Ou comment la tyrannie d'un capitaine va conduire à la révolte de l'équipage. Un récit évidemment inspiré des Révoltés du Bounty, maintes fois adapté à l'écran.
Superman a presque coulé le projet
A l'origine, David Lean prévoit avec son scénariste Robert Bolt deux longs métrages épiques tournés en une fois et sortis à une année d'intervalle. Les deux films devaient s'intituler The Lawbreakers (sur le voyage et la mutinerie) et The Long Arm (suivant les mutinés traqués par l'amirauté), chacun devant coûter 25 millions de dollars de l'époque, soit environ 129,5 millions ajustés à l'inflation.
Sauf qu'à l'époque, le studio Warner Bros, qui prévoit de financer et sortir le film, perd énormément d'argent à cause du long métrage Superman de Richard Donner. En conséquence, l'heure est aux restrictions budgétaires et David Lean se voit demander d'aller voir ailleurs.
C'est d'ailleurs ce qu'il fait, en se tournant vers le producteur italien - pourtant connu pour sa filouterie - Dino de Laurentiis. Le bateau du film est construit, mais les difficultés se multiplient : deux films coûtent trop chers, De Laurentiis essaye de convaincre Lean de ne faire qu'un film, mais les discussions mènent à une impasse. Lean quitte le projet, et le producteur cherche un nouveau réalisateur.
Il le trouvera avec l'Australien Roger Donaldson, qui n'avait jamais tourné un film de cette ampleur. Y voyant une opportunité unique, Donaldson accepte et Le Bounty est resté un seul film.
Superman a aussi beaucoup aidé un film à petit budget
Le film Superman avait aussi été repoussé. Il devait sortir à l'été 1978, mais a pris trop de retard et il a été décidé de le sortir à Noël. Cela a aidé un petit film de science-fiction au box-office, qui a récupéré la date (et le budget marketing estival) du blockbuster, ce qui lui a permis de connaître un succès qu'il n'aurait jamais pu avoir autrement.
Ou comment la vie compliquée d'un blockbuster peut rejaillir d'autres films, et une petite anecdote, s'inscrire dans la grande histoire d'un studio.