Dans un extrait du livre de Tom Shone, The Nolan Variations, Christopher Nolan a évoqué sa réticence à réaliser le troisième volet de sa franchise consacré à Batman, à savoir The Dark Knight Rises (2012).
“Le troisième film d’une saga n’est jamais bon, sauf peut-être Rocky III”, déclare le réalisateur pour qui le seul troisième volet d’une franchise qui vaut le coup n’est autre que le troisième film de la saga Rocky. Après avoir finalement décidé de se lancer, il a cependant changé de cap pour ne pas lasser son public.
“[Ces films] sont très difficiles. Mon instinct était donc de changer de genre. Le premier [volet] est une histoire d’origine. Le deuxième est un drame policier très semblable à Heat, et le troisième, nous devions le faire exploser encore plus, car on ne peut pas réduire l’ampleur [de la saga] ”, explique Christopher Nolan.
Il ajoute : “Le public ne vous laisse pas le choix, mais vous ne pouvez pas non plus revenir en arrière et faire ce que vous faisiez avant. Il faut donc changer de genre. Nous avons opté pour l’épopée historique, le film catastrophe, La Tour infernale rencontre Le Docteur Jivago.”
Le pari de Nolan semble toutefois avoir été récompensé avec un film qui a engendré plus d’un milliard de dollars au box office mondial et a obtenu une note de 4,3 sur 5 de la part des spectateurs d’AlloCiné.
Réticent pour le second également ?
Oui, selon son frère et collaborateur Jonathan Nolan, Christopher Nolan était aussi réticent à réaliser le second volet de la saga, The Dark Knight, qui est pourtant largement considéré comme le meilleur de la trilogie – et celui qui a valu à Heath Ledger un Oscar à titre posthume.
C’est au cours d’une récente apparition au micro du podcast “Armchair Expert” de Dax Shepard, que Jonathan Nolan a évoqué les réticences de son frère à continuer la saga après Batman Begins.
“Chris hésitait à en faire un autre”, a révélé Jonathan Nolan à propos de la période qui a suivi la sortie du premier opus en 2005, rappelant que Christopher Nolan a immédiatement décidé de réaliser Le Prestige, un an plus tard en 2006, avant une potentielle suite de Batman. “Je pense qu’il ne voulait pas devenir réalisateur de films de super-héros”, a-t-il ajouté avant de suggérer que c’était en partie son insistance qui avait finalement convaincu son frère d’en réaliser un autre.
“Il était très fier de Batman Begins mais… pour moi, c’était comme si nous avions construit cette incroyable voiture de sport, et je me dis : ‘Allons faire un tour. Tu ne veux pas en faire un autre ?’”, a-t-il expliqué. “Nous avons passé une heure à raconter l’histoire d’origine, et c’est génial, mais on se disait : ‘Que pouvons-nous faire [de plus] avec ça ? Pouvons-nous prendre les mêmes personnages et passer légèrement à un genre différent ? Pouvons-nous passer d’un film d’aventure à un film policier, à un film de mafia, et y apporter ce sentiment ?’”
Il a poursuivi : “Alors j’étais littéralement assis avec [le producteur] Charles Roven, et Chris et j’ai dit : ‘Mec, ne sois pas un trouillard. Faisons-le !’ Et je savais que le scénario – et il a développé l’histoire avec David Goyer avec un peu de contribution de ma part – était un peu comme ça : un premier acte détaillé, un deuxième acte assez détaillé, un troisième acte… euh, il s’en va à la fin ! Une fois que nous avons terminé le scénario, je me suis dit : ‘Ça va être génial. C’est excitant. Nous devons faire ce film.’ Et finalement, il a changé d’avis. Il a aussi réussi à éviter d’être catalogué [dans le genre].”
La trilogie de The Dark Knight est à revoir dans son intégralité sur Prime Video.
Découvrez aussi les gaffes et petites erreurs de The Dark Knight Rises dans la vidéo ci-dessous :