Il y a douze ans, Dev Patel s'illustrait dans le film About Cherry et la saison 1 de The Newsroom. Cela n'a peut-être aucun lien, mais c'est également aux alentours de 2012 qu'il commence à songer à ce qui deviendra Monkey Man, sa première réalisation.
Une histoire de vengeance doublée d'un film d'action aux accents politiques, rageur sur la forme et le fond, qui a surmonté plus d'un obstacle avant d'arriver dans nos salles, ce mercredi 17 avril.
Des salles auxquelles le long métrage n'était, initialement, pas destiné. Car Monkey Man devait être produit par Netflix, et mis en ligne sur la plateforme, avant que celle-ci ne change d'avis. "J'étais alors prêt à dire au revoir à mon film", nous dit Dev Patel lorsque nous le rencontrons à Londres. "J'étais très triste, car je me disais qu'il allait rester pendant longtemps sur une étagère."
Le long métrage doit son salut à Jordan Peele et sa société Monkeypaw, qui ont vu en Monkey Man un opus qui cadre parfaitement avec leur ligne éditoriale, en mélangeant cinéma de genre et propos engagé. Et lui ont permis d'avoir droit à une sortie en salles.
"En tournant la première scène d'action, je me suis cassé la main"
On imagine d'autant plus le soulagement de Dev Patel que le néo-réalisateur avait donné de sa personne sur le tournage. Et même en amont, puisqu'il s'était cassé le pied à deux semaines des prises de vues. Avant de récidiver, avec une fracture de la main alors qu'il tournait sa première scène d'action.
Ajoutez à cela des problèmes techniques, des lieux de tournage finalement réquisitionnés par l'armée ou un budget qui n'autorisait aucun retard, et vous comprendrez que la production de Monkey Man a eu des airs de parcours du combattant. Ce qui fait écho à la trajectoire de son héros.
Mais tout est bien qui finit bien pour Dev Patel : même s'il nous confie qu'il ne pourra plus faire de piano à cause de cette blessure à la main qu'il n'a pas voulu faire soigner tout de suite pour ne pas interrompre le tournage, son bébé est visible dans les salles. Et c'est le meilleur film d'action de ces dernières années.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Londres le 26 mars 2024 - Montage : Alexandre Ear