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    Le Tableau volé avec Alex Lutz et Léa Drucker : pourquoi faut-il voir ce film inspiré d'une étonnante histoire vraie ?
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    "Le Tableau volé" arrive au cinéma ce mercredi. Ce film choral, avec Alex Lutz, Léa Drucker et Nora Hamzawi notamment, est une comédie élégante et savoureuse dans le monde de l'art et des salles de vente.

    De quoi ça parle ?

    André Masson, commissaire-priseur dans la célèbre maison de ventes Scottie’s, reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d’Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se rend sur place et doit se rendre à l’évidence : le tableau est authentique, un chef-d'œuvre disparu depuis 1939, spolié par les nazis. André voit dans cet événement le sommet de sa carrière, mais c’est aussi le début d’un combat qui pourrait la mettre en péril. Heureusement, il va être aidé par son ex-épouse et collègue Bertina, et par sa fantasque stagiaire Aurore...

    Le Tableau volé
    Le Tableau volé
    Sortie : 1 mai 2024 | 1h 31min
    De Pascal Bonitzer
    Avec Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    3,7
    louer ou acheter

    Le cinéma aime puiser dans le vivier des histoires vraies. Plus elles sont étonnantes et trop incroyables pour sembler réelles, plus les scénaristes en raffolent ! Le Tableau volé ne déroge pas à cette règle.

    L'intrigue part d'une incroyable histoire inspirée de faits réels, celle d'un tableau qui avait totalement disparu pendant la Seconde guerre mondiale, et qui est retrouvé totalement par hasard chez un particulier qui est à mille lieux de savoir qu'il possède un tableau d'une valeur inestimable sous son toit !

    "C’est en effet, comme on le mentionne souvent, « d’après une histoire vraie » : la découverte, au début des années 2000, d’un tableau d’Egon Schiele dans le pavillon d’un jeune ouvrier chimiste de la banlieue de Mulhouse par un spécialiste d’art moderne d’une grande maison de vente internationale. Tableau qui s’est révélé être une œuvre spoliée par les nazis", précise Pascal Bonitzer dans le dossier de presse.

    Une intrigue romanesque à souhait

    Cette idée offre au scénariste et réalisateur Pascal Bonitzer un terrain de jeu pour imaginer une intrigue romanesque à souhait, construite comme un puzzle. Il s'agit d'une adaptation très libre de ce fait réel de départ, mais donc matière à une histoire laissant la part belle à des personnages croqués avec beaucoup de mordant et une intrigue située dans un milieu très cinégénique.

    "Iliana Lolic, qui est créditée comme collaboratrice au scénario, a effectué une vingtaine d’entretiens dans le monde des ventes aux enchères : des commissaires-priseurs, des galeristes, des collectionneurs, des antiquaires, etc. C’est de ce matériau très abondant que j’ai extrait cette histoire et imaginé une intrigue, des personnages, comme la jeune stagiaire, l’ex-épouse, l’avocate, le jeune ouvrier, ses copains et sa mère, etc."

    Comme l'indique Nora Hamazawi à notre micro, "ce tableau sert de prétexte pour parler de plein de milieux sociaux qui se rencontrent, qui s'apprivoisent, qui se jugent parfois..."

    Le film repose sur un casting qui colle parfaitement à chacun des personnages. Le casting est très réussi : Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, Louise Chevillotte, Laurence Côte ou encore Alain Chamfort. On notera notamment le personnage de Martin Keller, campé par un jeune acteur charismatique, aux faux airs de Christian Slater), Arcadi Radeff.

    Notre rencontre avec Nora Hamzawi, qui se confie sur son incursion dans l'univers de Pascal Bonitzer, et sa belle année 2024 (son spectacle, de nouveaux films qui arrivent...) :

    Le Tableau volé est aussi une réflexion intéressante sur le milieu de l'art et le monde de l'argent. "Il y a toujours quelque chose de cynique et de dégueulasse dans le monde de l’argent, c’est comme ça. Ça m’amusait, s’agissant d’une œuvre d’art, qu’on ne l’envisage jamais autrement que sur le mode : combien ça va rapporter. André Masson (homonyme du peintre) est capable d’apprécier la beauté d’une œuvre d’Egon Schiele, mais ce qui l’intéresse essentiellement, c’est sa valeur monétaire et marchande et ce que la boîte qui l’emploie va en retirer comme bénéfice et comme gloire dans ce milieu de rivalités féroces entre maisons ennemies."

    Rappelons que le peintre mis à l'honneur dans ce film, Egon Schiele, a fait l'objet d'un film à part entière, sorti en 2017.

    Notons enfin que Le Tableau volé est dédié à Sophie Fillières, décédée l'été dernier.

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