Il a été présenté en clôture de la Sélection Un Certain Regard à Cannes, une sélection qui comme son nom l'indique, offre à voir d'un autre œil, toujours éclairant, une réalité que l'on croit connaître.
Paris, métro bondé, un soir comme les autres. Une femme bouscule un homme, ils se disputent. Très vite le courant électrique se transforme… en désir brûlant. Les deux inconnus sortent de la rame et font l’amour dans la cabine d’un photomaton. La nuit, désormais, leur appartient. Dans ce Paris aux rues désertées, aux heures étirées, faudra-t-il se dire au revoir ?
C'est sur la rencontre amoureuse d'un homme et une femme, chacun père et mère d'adolescents, chacun avec une vie déjà bien développée, que se penche ici Alex Lutz, brillant réalisateur (Guy), auteur (Catherine et Liliane) et acteur français, aux commandes d'Une nuit, son tout dernier film dont l'idée est née d'une dispute à laquelle il a assisté entre deux inconnus dans le métro:
"Leur engueulade était pleine de charme, d'arguments assez truculents. Je me suis dis, "tiens ils ont l'air de bien se plaire en même temps. Je les ai imaginés faire l'amour maladroitement dans un photomaton de métro. Voilà, j'avais cela dans un coin de ma tête", nous a-t-il confié lors de notre rencontre à Cannes.
Dans l'autre coin de cette même tête toujours très imaginative : son amitié grandissante avec Karin Viard et l'envie de continuer à collaborer avec elle, "de se servir de l'énergie de notre amitié au service de cette histoire, une amitié franche où on se dit les choses sans détour. J'avais sa voix en tête, je voulais qu'à l'écriture elle y mette son énergie."
Une écriture au cordeau, travaillée, affinée au fur et à mesure, emmenée par la complicité, l'alchimie existant entre les deux amis. Le tout au service d'une très belle réflexion sur le couple passé un certain âge mais aussi sur les individualités qui se remettent en question à mesure que le temps commence à manquer.
"Le temps qui part comme du sable est ma thématique préférée. C'est notre plus grande tragédie et c'est l'engrais de nos joies, peines, colères, enragements, frustrations, de nos envies de nous serrer, de nos amours, c'est la conscience derrière l'épaule du temps."
"C'est aussi pour cela que bourré en pleine soirée, on va dire à son meilleur pote qu'on l'aime. Le joyeux, le grotesque, le dramatique, le terrible, les gens dans la rue c'est toujours une question de temps pris avec les gosses, du "je vais vers là-bas, il me reste quinze minutes si je ne me prends pas une tuile dans la gueule entre temps. C'est dur."
Dans la vidéo ci-dessus, Alex Lutz nous parle de l'enjeu de son très beau film, en salles le 5 juillet 2023.
Découvrez le film en images :