Une imparable punchline de Matt Damon dans Will Hunting, une phrase inspirante prononcée par Tom Hanks dans Forrest Gump ou encore une incontournable réplique martelée par Danny Glover tout au long de la saga L'Arme Fatale...
De tout temps, le cinéma a été façonné d'images, de sons et de mouvements, mais depuis qu'il s'est mis à parler, il joue aussi avec les mots. Méticuleusement choisis, habilement associés les uns aux autres par de talentueux scénaristes, et généreusement déclamés par de grands comédiens, les dialogues du septième art ont parfois marqué les esprits et traversé les époques.
Michel Audiard, orfèvre du dialogue
En la matière, le célèbre Michel Audiard compte parmi les plus grands orfèvres linguistiques du cinéma français. Il y a quelques semaines, nous évoquions l'une de ses plus fameuses répliques, prononcée dans Les Tontons Flingueurs de George Lautner : "Les c***, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît."
Mais attardons-nous aujourd'hui sur une autre punchline, composée par le même scénariste, dans la comédie Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause !
Ecrit mais aussi réalisé par Michel Audiard en 1970, le film suit les aventures de Germaine, une femme de ménage interprétée par Annie Girardot, qui se débrouille pour découvrir les secrets les mieux enfouis de ses trois clients et pour mettre en place un triple jeu de chantage entre eux.
Déclamée par Alexandre Liéthard (Bernard Blier) à l'attention de Phalempin (Sim), la réplique qui nous intéresse ici est restée dans les annales du cinéma français et a survécu à l'épreuve du temps pour figurer dans la plupart des vidéos qui compilent les meilleures punchlines d'Audiard. Il est d'ailleurs fort possible que vous l'ayez déjà entendu fuser çà et là, lors d'une conversation entre amis, ou citée par un connaisseur qui aurait souhaité rabattre le caquet d'un interlocuteur hypocrite.
"J'ai déjà vu des faux-culs, mais vous êtes une synthèse."
Dans le film d'Audiard, on peut l'entendre lorsque Sim tente de se justifier auprès de Bernard Blier, auquel il extorque de l'argent à regret (d'après lui).
"Cet argent me fait honte. S'il ne s'agissait pas de mes chers petits...", explique-t-il, la mine déconfite.
C'est alors que Blier lui répond par 10 petits mots, qui resteront dans les mémoires des spectateurs :
"J'ai déjà vu des faux-culs, mais vous êtes une synthèse."
Simple, percutante et parfaitement composée, cette petite phrase désormais mythique est aussi drôle qu'efficace. En la dégainant judicieusement au bon moment et dans le contexte adéquat, elle aura forcément son petit effet, que vous soyez ou pas entouré de fans de Michel Audiard.
(Re)découvrez la bande-annonce des "Tontons flingueurs"...