Que raconte Ourika ?
2005, dans une cité de la banlieue parisienne en proie aux émeutes, la famille Jebli règne en maître sur le trafic de cannabis. Alors que les quartiers s’embrasent, un grand coup de filet des Stups fait exploser le clan. Driss, le plus jeune fils est contraint de reprendre l’affaire familiale alors qu’il se destinait à une carrière dans la finance. Face à lui, William, un flic de quartier débutant et ambitieux, est déterminé à le faire tomber. Leur ascension parallèle fulgurante va changer leur destin à jamais.
Qui est au casting d'Ourika ?
Le rappeur Elie Yaffa alias Booba se lance dans la fiction française en cocréant sa première série avec Clément Godart et se prend même au jeu du petit rôle secondaire pour une première fois sur le petit écran.
Pour porter Ourika, on a droit à un trio de tête charismatique et débordant d'énergie : Adam Bessa, vu dans Tyler Rake et sa suite, mais aussi Mosul et Harka, Noham Edje, vu dans la série Bardot et les films Les Amandiers et Une affaire d'honneur, et Salim Kechiouche (La vie d'Adèle, Mektoub My Love, Lupin, L'Enfant du Paradis).
Au reste du casting, on retrouve d'autres fortes personnalités comme Max Gomis (La Gravité), Sawsan Abès (Rue des Dames), Marwen Zaibat alias "Usky" (66-5), Abdé Maziane (Engrenages, 66-5), Rayan Bouazza (Novembre), Karim Aissaoui (I3P), Valentin Pradier (66-5), Meriem Serbah (L'Esquive, Les Miens) et Yowa-Angélys Tshikaya, dans son premier rôle.
Ourika, ça vaut le coup d’œil ?
Quand un ancien policier et un rappeur à succès s'associent pour créer une série, ça peut donner des étincelles (et des bonnes !). Amis depuis plusieurs années, Clément Godart et Booba décident de raconter une histoire simple mais efficace : celle de l'ascension d'un jeune flic et d'un jeune voyou, dont les destins sont liés à jamais.
Inspirée de faits réels, comme l'Affaire François Thierry et les dérives de la lutte anti-drogue, Ourika s'appuie autant sur un sujet de société documenté et une réalité du terrain et de la vie en banlieue apportée par Clément Godard et Booba que sur le talent d'écriture romancée des scénaristes Clément Gournay, Sabine Dabadie, Vincent L'Anthoën, Sylvie Chanteux et Mehdi Fikri, dirigée par la directrice de collection Marine Francou (Engrenages).
Dès les premiers épisodes, on sent l'ambition de proposer une série française bien produite et calibrée pour son audience, avec des inspirations allant de The Wire en passant par Gomorra, avec la petite french touch que l'on retrouvait dans Engrenages.
Ourika s'inscrit parfaitement dans le genre du thriller policier, en reprenant les codes classiques avec une enquête complexe, des alliances inattendues, des trahisons évidentes et des affrontements d'une grande violence, alors que la toile de fond de la série est posée durant les émeutes de 2005.
L'action est évidemment au rendez-vous avec une mise en scène musclée de Marcela Said (Lupin, Gangs of London) et Julien Despaux (Profilage, Paris Police 1900, Les 7 vies de Léa) pour filmer des courses poursuites, des explosions, des arrestations et autres affrontements qui rythment l'intrigue soutenue d'Ourika.
Du polar musclé à la fresque familiale
Mais ce polar survolté en banlieue n'a pas uniquement l'ambition de vous en mettre plein les yeux. La série joue avec les clichés, soit en les embrassant avec folie mais le plus souvent en les détournant (en témoigne la scène d'ouverture étonnante mais bienvenue du premier épisode), et amène les personnages à des endroits intéressants pour évoluer vers un drame familial et "fraternel".
Les personnages principaux sont en constante évolution, avec une trajectoire que l'on devine assez facilement par moments, mais on ne boude pas notre plaisir devant les rebondissements et la progression fascinante des enjeux que l'on sent de plus en plus grands.
Car l'on imagine bien qu'Ourika n'a pas vocation à ne durer qu'une saison et que ces sept premiers épisodes ne sont que les débuts d'une immense fresque policière et familiale, qui devrait nous emmener au-delà de la région parisienne et de la vallée de l'Ourika, qui reste le berceau central du clan Jebli.
Avec ses personnages principaux, qui ont tout pour devenir emblématiques, et ses personnages secondaires hauts en couleur, dont Booba qui arrive par sa présence charismatique à apporter une certaine gravité sans être dans l'excès. Après une première saison, qui place bien ses pions sur un échiquier politico-social de grande envergure, on espère une saison 2 pour que la série abatte de nouvelles cartes.
La série Ourika est disponible sur Prime Video.