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    Rosalie : de quelle histoire vraie s'inspire ce film avec Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel ?
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    A l'affiche, ce mercredi, Rosalie, nouveau long métrage de Stéphanie di Giusto, avec Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel. Histoire vraie, interprétation, transformation... Voici trois bonnes raisons de découvrir ce film, passé par Cannes 2023.

    De quoi ça parle ?

    Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870 mais ce n’est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dot sans savoir son secret.

    Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence qu’elle ne veut plus cacher. En laissant pousser sa barbe, elle va enfin se libérer. Elle veut qu’Abel l’aime comme elle est, alors que les autres vont vouloir la réduire à un monstre. Abel sera-t-il capable de l’aimer ? Survivra-t-elle à la cruauté des autres ?

    Rosalie
    Rosalie
    Sortie : 10 avril 2024 | 1h 56min
    De Stéphanie Di Giusto
    Avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel, Benjamin Biolay
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    3,7
    louer ou acheter

    Après un passage par la Croisette en mai 2023, Rosalie arrive au cinéma. Ce film inspiré de l'histoire vraie de Clémentine Delait, plus connu sous le nom de la femme à barbe, fait le portrait d'une femme méconnue. Le long métrage, s'il est très classique dans son approche, offre une forme de réhabilitation, et évite tout sensationnalisme.

    Une réflexion sur la différence

    Le film mis en scène par Stéphanie di Giusto se veut davantage une réflexion sur la différence et ce que d'aucuns peuvent percevoir comme une "monstruosité". Il n'y a pas une recherche du spectaculaire ou en avoir une approche d'un monstre de foire.

    "J'y ai vu un grand destin de femme, confie Nadia Tereszkiewicz, à notre micro. C'est quelque chose que le cinéma permet de raconter. Il y a quelque chose de grand et j'avais envie de pouvoir incarner quelqu'un avec une trajectoire pareille, à la fois loin de moi, et en même temps à laquelle je m'identifie parce qu'elle a des rêves, de vouloir être amoureuse, d'avoir des enfants, de fonder une famille, d'être une femme adulte".

    Un film romanesque, qui prend ses distances avec le biopic

    Rosalie ne se présente pas comme un biopic, mais plutôt comme un film romanesque, laissant une large place à une histoire d'amour donc, entre les personnages incarnés par Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel. Tous deux ont reçu un César en 2023, la première en tant que Révélation féminine pour Les Amandiers, le second en tant que meilleur acteur pour Pacifiction.

    "Je voulais absolument m'éloigner du biopic, nous indique Stephanie di Giusto. Je me suis inspirée de cette femme qui s'appelle Clémentine Delait, qui était une femme à barbe célèbre au début du XXᵉ siècle. Très vite, j'ai voulu aller plus loin, et me demander pourquoi ce sujet m'a interrogé intimement. Ce que j'aimais chez Clémentine, c'était l'histoire de cette femme qui ne veut pas être réduite à un phénomène de foire, mais qui est ancrée dans la vie, qui veut avoir une vie de femme. Après, je me suis intéressée à d'autres femmes atteintes d'hirsutisme et j'ai inventé un destin romanesque à cette femme, à la conquête d'elle même. J'ai voulu explorer les sentiments. C'était très important pour moi de raconter cette histoire d'amour".

    Une transformation au poil !

    Rosalie a nécessité un long travail de préparation pour son actrice principale, afin que les spectateurs croient au personnage qu'elle incarne, atteint d'hirsutisme.

    Pour évoquer le travail de "transformation", Nadia Tereszkiewicz indique le temps nécessaire : "Je me levais très très tôt. Il y avait plusieurs heures de préparation. C'était comme une forme de transition pour arriver à être le personnage". Et d'ajouter : "il y a le costume qui met 40 minutes à être mis avec le corset, la coiffure et le maquillage normal qui mettaient 2h. Sans oublier "le poil à poil" qui mettait plus d'1h30.

    "Il n'y avait pas vraiment besoin de théoriser le rôle, dans le sens où c'est presque une deuxième peau. Rentrer dans le personnage physiquement, ça a un impact. De ressentir la honte, d'être mal dans ma peau. (...) Sincèrement, ça a questionné ma féminité, ça a questionné mon rapport au corps, le regard des autres".

    Rosalie de Stéphanie di Giusto, avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel, Benjamin Biolay, Guillaume Gouix, Juliette Armanet, sort au cinéma ce mercredi 10 avril 2024.

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