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    Quand Alice au pays des merveilles rencontre Virgin Suicides dans une comédie qui dézingue les US : c’est quoi The Sweet East ?
    Mathilde Fontaine
    Mathilde Fontaine
    -Rédactrice ciné-séries
    Celle qui est fan de Friends et pourrait bosser chez Dunder Mifflin. Ne loupe jamais une séance ciné, rêve de vivre dans un film de Sautet, de faire une choré avec les fréros Vega (ceux de Tarantino) et d'aller à une Boum avec Vic ! ("Et là, normalement, il me faut une citation latine...")

    Actuellement au cinéma, The Sweet East se révèle comme la sensation à ne pas rater ! Road trip hallucinant et halluciné mené par une héroïne magnétique, ce premier film offre une fresque acide de l’Amérique et de ses mille (pires) visages. Focus.

    Voilà une pépite indé que vous n’êtes pas près d’oublier ! Sorti au cinéma ce mercredi 13 mars, The Sweet East est un OVNI à la croisée des genres, explorant les dérives de l’Amérique dans le même temps qu’il brosse le portrait d’une héroïne façon Alice au pays des merveilles devenue féministe. L’histoire, c’est celle de Lillian, lycéenne paumée et blasée qui décide de fuguer au cours de son voyage scolaire à Washington DC.

    The Sweet East
    The Sweet East
    Sortie : 13 mars 2024 | 1h 44min
    De Sean Price Williams
    Avec Talia Ryder, Simon Rex, Earl Cave
    Presse
    3,7
    Spectateurs
    3,5
    louer ou acheter

    Le temps de l'innocence… ou pas

    Après une virée dans un bar duquel elle échappe d’un braquage évoquant le Pizzagate - théorie conspirationniste infondée liant Hillary Clinton à un réseau pédophile - la jeune femme traverse le miroir et nous adresse une chanson dans un jeu de reflets la rendant immédiatement fascinante, voire hypnotisante. La voilà ensuite catapultée dans un trip hallucinogène et tripant, empruntant des références à la comédie et au cinéma tantôt romantique, tantôt horrifique, mais toujours magnétique.

    Bien plus qu’un voyage en quête de soi, le long-métrage offre une fresque déroutante et irrévérencieuse de l’Amérique, à travers la rencontre de Lillian avec des personnages (a)typiques du pays, du Maryland au Vermont, en passant par New York.

    DR

    Dans la grande famille de l’Oncle Sam, on demande donc les complotistes armés, les extrémistes, les punks, les néo-nazis, les junkies, les rednecks, mais aussi les intellectuels activistes ; et on obtient une exploration de la société et de sa notion de liberté menacée par l’emprise du pouvoir, de l’argent et des hommes toxiques.

    Talia Ryder : a star is born

    Furieusement moderne et original dans ce qu’il raconte, The Sweet East l’est aussi dans sa forme, grâce au regard de Sean Price Williams. Décrit par le New Yorker comme “le directeur de la photographie des meilleurs et des plus importants films indépendants de la dernière décennie”, celui qui a travaillé pour Queen of Earth, Marjorie Prime ou Good Time, signe ici son tout premier long métrage en tant que réalisateur, et confère à son film une esthétique vintage à tomber, grâce à sa caméra 16 mm.

    Devant celle-ci, Talia Ryder impressionne autant qu’elle nous happe par son talent dans la peau de Lillian, et se distingue d’ores et déjà comme une grande actrice. Elle donne la réplique à un casting étoilé, à l’image de Simon Rex (Red Rocket) et des sensations Ayo Edebiri (The Bear) et Jacob Elordi (Euphoria). Une odyssée immanquable !

    The Sweet East, actuellement et exclusivement au cinéma.

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