De quoi ça parle ?
En 1600 au Japon, à l’aube d’une guerre civile qui marquera le siècle, John Blackthorne, le commandant anglais d’un mystérieux navire abandonné sur la plage d’un village de pêcheurs voisin, est porteur de secrets qui pourraient faire pencher la balance en faveur du seigneur Yoshii Toranaga, engagé dans une lutte à mort contre ses ennemis du Conseil des régents. Ils réduiraient du même coup l’influence des ennemis de Blackthorne, les prêtres jésuites et commerçants portugais.
Les destins de Toranaga et Blackthorne seront inextricablement liés à leur traductrice, Toda Mariko, une mystérieuse chrétienne de noble extraction, dernière d’une lignée tombée en disgrâce. Tout en servant son seigneur dans ce paysage politique tendu, Mariko devra concilier sa relation avec Blackthorne, son engagement envers la foi qui l’a sauvée et le devoir d’une fille envers son défunt père.
C’est avec qui ?
Le rôle du marin anglais John Blackthorne a été confié à Cosmo Jarvis. L’acteur britannique, vu notamment dans Peaky Blinders, succède à Richard Chamberlain, l’interprète du personnage dans la première adaptation de Shôgun diffusée en 1980. Cette nouvelle interprétation appuie davantage sur le côté bourru et impulsif du personnage que dans la précédente série.
La nouvelle version de Shôgun voit également Hiroyuki Sanada prêter ses traits au seigneur Yoshii Toranaga. À cette occasion, le comédien nippon – vu notamment dans John Wick 4 et Avengers Endgame – succède dans le rôle au légendaire acteur japonais Toshirô Mifune. Cette adaptation dresse un portrait plus nuancé et complexe du personnage.
FX/Disney+
Dans la première version, Lady Mariko était incarnée par Yōko Shimada dont la performance a été récompensée par un Golden Globe. Dans cette nouvelle adaptation, ce personnage essentiel – qui assure le lien et la communication entre Blackthorne et Toranaga – est campé par l’actrice néo-zélandaise Anna Sawai (Monarch : Legacy of Monsters).
La série voit également apparaître plusieurs visages bien connus du cinéma japonais. Notamment les spécialistes du chanbara Tadanobu Asano (Zatoichi) et Shinnosuke Abe (13 Assassins) ou encore l’actrice Fumi Nikaidō (Himizu).
Ça vaut le coup d'oeil ?
À l’origine, il y a le roman Shôgun publié en 1975 par James Clavell. Ce roman qui s’inscrit dans la Saga asiatique (six tomes) de l’écrivain britannique est de loin son livre le plus célèbre. Véritable best-seller en librairie, l’ouvrage s’est également fait connaître via son adaptation télévisée de 1980, qui réunissait Richard Chamberlain et Toshirô Mifune dans les rôles principaux.
Tandis que la série originale n’est jamais vraiment tombée dans l’oubli, grâce notamment à ses nombreuses rediffusions à la télévision, Shôgun fait son grand retour aujourd’hui sous la forme d’une nouvelle adaptation. Ce projet de longue haleine a été annoncé à l’été 2018, mais son tournage n’a débuté que trois ans plus tard en septembre 2021, pour une durée de dix mois.
Une nouvelle version plus authentique
Quarante ans après la première adaptation, une nouvelle version de Shôgun débarque donc sur nos écrans. S'appuyant sur un important budget, cette série s’annonce comme une adaptation plus fidèle du roman, mais également comme plus proche de la réalité historique.
"Dans les années 80, c’était différent, l’histoire était adaptée au public occidental", analyse Hiroyuki Sanada à nos confrères de Variety. "Mais de nos jours, il y a un restaurant de sushis dans n’importe quelle ville. Nous nous devions d’être d’être réalistes jusqu’au moindre détail."
Tandis que la première version s’attardait davantage sur le fossé culturel de ses deux héros principaux, la nouvelle série Shôgun se démarque en explorant avec précision le système shogunal de l’époque.
La qualité du programme a été la priorité
L’abondance de moyens se voit à l’écran, ce dès le premier épisode. Pour autant, Shôgun n’entend pas se reposer sur des effets spéciaux numériques superflus, mais compte sur ses costumes magnifiques et ses décors époustouflants pour nous en mettre plein la vue.
L’important budget a également permis de s’attarder aussi longtemps que nécessaire à l’écriture puis au tournage. Rares sont les productions de nos jours à disposer d’une rallonge de temps pour assurer un contenu de qualité, aussi paraît-il nécessaire de le souligner.
FX/Disney+
Des deux épisodes proposés ce mardi 27 février sur Disney+, le premier prend la forme d'un épisode d'exposition particulièrement efficace, qui nous présente avec précision les enjeux principaux de la série ainsi que ses principaux protagonistes.
Sans verser dans un déluge de violence gratuite, la série comporte malgré tout des séquences d’une brutalité déconcertante de réalisme, à l’image du châtiment réservé à l’un des marins britanniques dans le premier épisode – ébouillanté vivant par pur sadisme.
Un acteur impliqué dans chaque détail de la production !
Le casting de la série est l’une des plus grandes réussites du programme. Si la performance de Cosmo Jarvis plus vraie que nature nous rend attachant John Blackthorne dès les premières minutes, que dire de l’interprétation d’Hinoyaki Sanada ?
Acteur de grand talent, ce dernier s’est impliqué personnellement dans chaque aspect de la production. Au point de confier avec humour à nos confrères de Variety que les moments où il était le plus détendu sur le tournage sont ceux où il apparaissait devant la caméra.
Véritable control freak, ce dernier - également crédité comme producteur de Shôgun - a en effet pris l’habitude de vérifier chaque détail du tournage (costumes, figurants etc...) sans même prendre le temps de quitter son armure de samouraï !
FX/Disney+
Saluons également la décision de tourner la série dans les langues originales des principaux personnages. Tandis que les dialogues en japonais étaient plutôt rares dans l’ancienne série Shôgun, la nouvelle version opte pour une approche bilingue plus réaliste, mais également plus risquée notamment auprès du grand public américain peu adepte de la VOST.
Série divertissante dans la forme mais néanmoins exigeante dans le fond, Shôgun s’inscrit dès à présent comme l’une des mini-séries les plus ambitieuses et les plus abouties des dernières années.
Tandis que la première version a fait l’effet d’une véritable révolution à sa diffusion au début des années 80, nul doute que cette nouvelle adaptation saura elle aussi marquer l’Histoire de la télévision.
La série a déjà convaincu les critiques d'outre Atlantique. La presse américaine a en effet réservé un accueil triomphal unanime, propulsant Shôgun en digne héritier de Game of Thrones. Reste désormais à savoir si la série rencontrera un succès semblable auprès du public français !
La mini-série Shôgun est à retrouver chaque mardi en exclusivité sur Disney+.
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