Après Judith Godrèche, qui a récemment porté plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour viols sur mineur, Isild Le Besco dénonce à son tour "une emprise destructrice" avec le cinéaste. Dans un entretien accordé au journal Le Parisien, la comédienne de 41 ans se livre sur son ancienne relation avec le metteur en scène.
Isild Le Besco avait rencontré Benoît Jacquot en 1999 ; le réalisateur l'avait dirigé aux côtés de Daniel Auteuil dans Sade. "C’est quelques mois après le tournage de ce film que la comédienne, alors âgée de 16 ans, a entamé une relation avec Benoît Jacquot, 52 ans à l’époque", indique Le Parisien. Ils ont tourné 4 autres longs-métrages ensemble par la suite : Adolphe, À tout de suite, Princesse Marie et L'Intouchable.
Des violences physiques et psychologiques
"En apparence, c’était une relation nourrissant de beaux films et, pour moi, la découverte d’un monde. Mais à l’intérieur, c’était aussi une emprise destructrice, une perte de soi. Des violences psychologiques, surtout. Benoît Jacquot pensait savoir mieux que moi qui j’étais et ce que je pensais. Par exemple, il me disait perpétuellement que j’étais grosse. Il y a eu aussi des violences physiques, parfois, sous le coup de la colère", dénonce l'actrice.
"Ce qui est très grave, c’est que, comme j’ai vécu cette relation à 16 ans, cela a été constitutif de ma personnalité. Une emprise engendre d’autres emprises. Après, j’ai vécu des choses encore plus graves avec d’autres hommes parce que j’étais prête à m’écraser pour quelqu’un. Une grande partie de ma vie a été gâchée", confié Isild Le Besco.
Jacques Doillon également évoqué
Dans l'interview, la comédienne parle aussi de Jacques Doillon, également mis en cause par Judith Godrèche pour viols sur mineur.
"J’avais 17 ans et il m’a demandé de préparer un rôle. Pendant des semaines, j’ai travaillé en improvisant et en codirigeant le script et à partir du jour où j’ai refusé ses avances, il m’a virée du film. Il m’a pillée littéralement, et pas seulement mon travail", se souvient Isild Le Besco, qui "envisage probablement" de porter plainte contre les deux réalisateurs "à un moment donné".
Après avoir salué la prochaine prise de parole de Judith Godrèche aux César 2024 le 23 février, l'actrice a souligné le silence du milieu du cinéma : "Le milieu du cinéma s’est comporté exactement comme se comporte une famille quand l’un de ses membres est maltraité : en se taisant. Mais on ne doit pas essayer de réparer une époque révolue, on doit s’attaquer à celle que nous vivons actuellement", a déclaré Isild Le Besco.
"Mis en cause par d’autres femmes, les deux cinéastes nient les faits : Jacquot réfute toute violence physique contre Isild Le Besco et Doillon dénonce des "mensonges", explique Le Parisien.