De quoi ça parle ?
La vie de Dai Miyamoto change lorsqu'il découvre le jazz. Il se met alors au saxophone et s'entraîne tous les jours. Jouant avec passion, Dai arrive un jour à convaincre le talentueux pianiste Yukinori de monter un groupe avec lui. Au fil des concerts, ils se rapprochent de leur but : se produire au So Blue, le club de jazz le plus célèbre du Japon, avec l'espoir de changer à jamais le monde du jazz.
Un sujet original et rare en animation
AprèsYour Lie in April, Bocchi the Rock ou encore Given, c'est au tour de Blue Giant de s'ajouter à la longue liste des animes centrés sur la musique. Adapté du manga en dix tomes de Shinichi Ishizuka, publiés en 2013 aux édition Shogakukan, le récit nous embarque dans le quotidien d'un jeune joueur de saxophone, passionné de jazz.
Et si les live-actions ne manquent pas (Whiplash, Bird, La La Land...) ne manquent pas, côté animation japonaises, seule l'adaptation acclamée de Kids on the Slope par Shin'ichirō Watanabe sortie en 2012 pouvait jusqu'alors servir de référence aux amoureux de ce genre musical. Douze ans plus tard, le film Blue Giant vient ravir les amateurs de swing et d'animes, et pour la première fois sur grand écran.
Une pépite intrigante qui a su attirer l'œil du public et des professionnels du milieu puisqu'il a récolté une nomination dans la catégorie "Meilleur film" lors du Festival d'Annecy de 2023, trois ans après que le tome 3 du manga ait été nommé en compétition au Festival d'Angoulême.
Une animation dynamique et un récit convaincant
Pilotée par le studio NUT, l'animation fluide et qui oscille entre de superbes teintes de bleus, de jaunes et de violets, conférant une atmosphère réconfortante au film.
On déplore néanmoins l'utilisation d'une faible CGI lors de certaines scènes musicales et qui nous sort de notre visionnage. L'équipe du film justifie ce mélange de 2D et de 3D, couplée à de la "motion capture", comme étant le meilleur moyen de retranscrire les mouvements des musiciens lors de leur performance, y compris les solos.
Côté scénario, le film a l'avantage d'être parfaitement terre à terre, en nous offrant trois personnages au profil très différents auxquels chaque apprentis mélomanes peut s'identifier : le maître de la technique mais qui manque de folie, le passionné qui joue sans autre but que le plaisir, et le petit nouveau, acharné de travail mais qui peine à s'améliorer.
L'histoire de Blue Giant fait écho à tout jeune musicien ayant un jour rêvé de vivre de sa musique. Des difficultés des débuts à la reconnaissance, en passant par les remises en question, ce drame animé nous parle également du fragile équilibre à trouver entre passion et travail, et évoque le côté souvent éphémères des carrières musicales, toujours avec beaucoup de justesse.
Des compositions uniques et entraînantes
Pour composer les musiques du projet et assurer au clavier, la production de Blue Giant a fait appel à Hiromi Uehara, une pianiste de renommée mondiale et véritable référence de la scène jazz japonaise, lauréate de plusieurs distinctions prestigieuses dont un Grammy Award.
Après avoir réuni certains des meilleurs saxophonistes et batteurs de la planète, le choix des deux autres musiciens s'est porté sur Tomoaki Baba et Shun Ishiwaka. Le premier pour la puissance instantané de son souffle et son sens exceptionnel du rythme. Le deuxième, lui, a du laisser tomber sa casquette de professionnel pour mimer le jeu d'un musicien débutant en changeant sa manière de tenir les baguettes.
Désireux de parfaire les scènes de spectacle live qui représentent environ un quart du film, tous les trois ont travaillé en association avec les dessinateurs en leur montrant de multiples vidéos de concerts de jazz comme source d'inspiration. De quoi rendre le film encore plus réaliste et l'expérience, immersive !
Blue Giant sort en salles ce mercredi 6 mars en VOSTFR et VF. Et si vous voulez poursuivre l'aventure après votre visionnage, sachez qu'il existe deux suites disponibles en mangas : Blue Giant Supreme et Blue Giant Explorer.