De quoi ça parle ?
"Pierre Leprieur est né au Havre, avec du pétrole et du sel dans le sang. Homme de tous les combats, il est devenu par son engagement politique et syndical une figure respectée parmi les dockers. Mais le soir de ses 60 ans, alors que ses proches sont réunis pour son anniversaire, tout s’effondre. Son fils cadet, Simon est arrêté au volant d’une voiture que son frère Jean, concessionnaire, lui a prêtée pour la soirée. Un kilo de cocaïne est retrouvé dans le châssis."
La diffusion de la saison 1 de la série De Grâce débute ce jeudi 8 février et s’achèvera jeudi 15 février (trois épisodes proposés par soirée).
C’est avec qui ?
On retrouve au générique de cette fiction Olivier Gourmet (Pierre Leprieur), Pierre Lottin (Jean Leprieur), Margot Bancilhon (Emma Leprieur), Panayotis Pascot (Simon Leprieur), Astrid Whettnall (Laurence Leprieur), Philippe Rebbot (Christophe Leprieur), Gringe (Ishan Bayar), Eliane Umuhire (Joy Umuhire), Nailia Harzoune (Nawal Kharbouch), Alyzée Costes (Céline Leprieur) ou encore Xavier Beauvois (Sébastien Prévost).
Les créateurs de De Grâce sont Maxime Crupaux et Baptiste Fillon. Ils signent l’écriture de cette série divisée en six épisodes avec Malysone Bovorasmy et Sylvie Chanteux. La réalisation est quant à elle confiée à Vincent Maël Cardona. Celui-ci a remporté en 2022 le César du meilleur premier film grâce à son long métrage Les Magnétiques.
Ça vaut le coup d’œil ?
De Grâce raconte une fresque familiale tragique se déroulant au Havre. La ville du département de Seine-Maritime est d’ailleurs présentée aux téléspectateurs presque comme un membre à part entière des Leprieur. Son port et ses activités sont au cœur du récit puisque Pierre, le patriarche, est un docker important…
A travers les rapports conflictuels de ce dernier et les siens, la série aborde les thèmes de la rédemption et du pardon, mais aussi de l’émancipation. Cette histoire morose nous plonge dans l’univers méconnu et fermé des dockers où certains sont parfois tentés d’entrer dans l’illégalité contre d’importantes sommes d’argent, dans le but ici d’obtenir une vie meilleure.
Hélas, le clan ne tarde pas à voir son faible équilibre bouleversé à la disparition soudaine de l’un d’entre eux… Déjà désunis et rongés par les rancœurs, les reproches entres nos personnages désabusés fusent sans pitié ! Panayotis Pascot, qui offre ici sa première partition dramatique, apparaît à l’écran à l’aise et convaincant dans ce registre. Ses partenaires sont également très bons.
Les images de Vincent Maël Cardona sont belles bien que parfois trop sombres et le travail sur les musiques est intéressant. Ainsi, Le Havre est sublimé dans De Grâce et toute une dimension mystique émane de cet endroit d’échange de marchandises où tout peut arriver... et même le pire.
Ce récit noir est ponctué par les interventions du protagoniste décédé qui, à cause de leur répétition, semblent poussives. Enfin, la gravité avec laquelle les problématiques (vraiment sérieuses, certes) des Leprieur sont décrites est parfois lourde. Quelques longueurs se font aussi sentir et une pointe d’ennui peut alors malheureusement se manifester...
De Grâce n’en demeure pas moins une œuvre intense et soignée grâce à sa réalisation, sa bande son et le jeu des comédiens. Quelques respirations sur ce bord de mer tourmenté auraient sans doute revigoré l'ensemble. A découvrir dès ce jeudi 8 février sur Arte, à partir de 20h55.