Fin septembre 2022, AlloCiné a été convié à se rendre sur le tournage de la prochaine série d’Arte intitulée De Grâce. Direction donc la ville du Havre, où se déroule l’action de cette fiction réalisée par Vincent Maël Cardona (Les Magnétiques, César du meilleur premier film en 2022) et créée par Maxime Crupaux et Baptiste Fillon.
Une famille dysfonctionnelle au Havre...
Au casting, les téléspectateurs découvriront ce jeudi 8 février 2024 à 20h55 Olivier Gourmet, Pierre Lottin, Margot Bancilhon, Panayotis Pascot, Astrid Whettnall, Philippe Rebbot, Gringe, Eliane Umuhire, Nailia Harzoune, Alyzée Costes ou encore Xavier Beauvois.
Cette tragédie familiale raconte l’histoire de Pierre Leprieur, un homme né au Havre, "avec du pétrole et du sel dans le sang". Présent dans tous les combats, il est devenu par son engagement politique et syndical une figure respectée parmi les dockers du port de la ville.
Mais le soir de ses 60 ans, alors que ses proches sont réunis pour son anniversaire, tout s’effondre. Son fils cadet, Simon est arrêté au volant d’une voiture que son frère Jean, concessionnaire, lui a prêtée pour la soirée. Un kilo de cocaïne est retrouvé dans le châssis…
"L'histoire de la série n'est pas exogène à son territoire"
Dans cette fresque, Le Havre est un membre à part entière de ce clan dysfonctionnel. Non loin du tournage d'une scène se déroulant sur le bateau à quai de Jean Leprieur, Maxime Crupaux explique :
"Nos parcours de personnages répondent à une histoire collective. Il y a une histoire au Havre. La tragédie [vécue par les Leprieur, ndlr] est quelque part le produit de cela mais aussi de choix politiques, de choix économiques… La façon dont le port se développe et se met au niveau de la concurrence internationale soulève des questions. Cette histoire n’est pas exogène à son territoire."
"Il était important pour nous d’écrire une histoire où on sent vraiment l’arène de la ville comme étant un élément à part entière de la narration et des problèmes qui se posent aux personnages, développe Maxime Crupaux. Si on est arrivés à faire ca, je pense que De Grâce aura une place intéressante dans le paysage de la fiction française car je n’ai pas l’impression que le territoire ait une place dans le récit ailleurs."
Dans la vie comme dans la série d’Arte, l’univers des dockers est omniprésent au Havre. L’un des producteurs nous explique : "La ville est ‘maudite’ par son port mais par essence cela lui apporte sa richesse... Mais ça l’empêche aussi de se développer. (…) Toutes les richesses du monde passent par ce port et on peut être tentés d'y croquer dedans."
Un port, un clan et une tragédie familiale
Car oui, si le port du Havre est un immense et fabuleux lieu d’échange de marchandises à l’échelle internationale, cet endroit est aussi le théâtre de trafics illégaux. Parfois, les criminels parviennent à convaincre certains dockers de les aider contre des sommes d’argent très importantes. Ici, l’un de nos héros désabusés se laisse effectivement tenter... Et sortir de cet engrenage est apparemment extrêmement difficile, voire quasiment impossible.
Aucun jugement, ni de parti pris contre les dockers ne sont énoncés dans De Grâce. Les représentants de ces derniers ont été contactés par rapport à ce projet mais les sollicitations des équipes de la série n’ont pas abouti à de réels échanges. Aucun vrai docker n’a joué dans la fiction non plus.
Une chose est en tout cas établie : Le Havre ne laisse personne indifférent de par son port, son atmosphère ou bien de par son architecture souvent critiquée. L’Église Saint-Joseph du Havre (visible dans la série et qu’AlloCiné a eu l’opportunité de visiter) en est la preuve et permet d’illustrer magnifiquement les thèmes du pardon ou encore de la rédemption dans quelques scènes. Une ville singulière, à l’histoire chargée, qui vaut finalement le coup qu’on s’y attarde.
De Grâce débute jeudi 8 février, à partir de 20h55 sur Arte.