De quoi ça parle ?
A Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Arrivé devant sa maison d'enfance, il découvre que ses parents occupent les lieux, et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de 30 ans.
Précédé d'un excellent bouche à oreille, après avoir fait la tournée des festivals, et fait le plein de nominations aux BAFTA (les Oscars britanniques), Sans jamais nous connaître (connu également sous le titre VO All of us Strangers) arrive dans nos cinémas ce mercredi.
Présenté comme une romance gay, Sans jamais nous connaitre est bien plus que cela. Voici 3 bonnes raisons de se laisser tenter par la nouvelle réalisation d'Andrew Haigh.
Un duo magnétique
La première chose que l'on remarque sur l'affiche de Sans jamais nous connaître est bien entendu son casting étincelant. Il est composé d'Andrew Scott, acteur irlandais qui a une communauté de fans notamment depuis Sherlock et son rôle de "hot priest" dans la série Fleabag. Il donne la réplique à Paul Mescal, acteur chouchou du moment, fortement remarqué dans le drame Aftersun, et qui sera prochainement dans Gladiator 2.
Le réalisateur Andrew Haigh explique à son sujet : "Paul Mescal est un acteur dont le jeu est totalement naturel. Il dégage de lui un mélange captivant de force et de sensibilité, ce qui le rend fascinant pour moi. Il y a quelque chose d’irrésistible chez lui et c’est qu’il nous fallait pour Harry : il est nécessaire qu’on sente qu’Adam est attiré par Harry."
Un film dense et sensoriel
Sans jamais nous connaître est un film qui aborde de nombreux sujets (la solitude, l'homosexualité, l'amour, la mort...) et qui a la particularité d'être une de ses œuvres à laquelle on repense beaucoup après l'avoir vue. Un film qui grandit en nous car il a plusieurs lectures possibles. C'est un long métrage délicat, très riche, et très dense.
Fouiller la complexité de l’amour familial et des relations amoureuses
Sans jamais nous connaître s’inspire du roman Présences d’un été du Japonais Taichi Yamada, publié en 1987. "L’adaptation a été longue et parfois douloureuse. J’avais envie de m’inspirer de mon propre passé, un peu comme le personnage d’Adam le fait dans le film. Ce qui m’intéressait, c’était de fouiller la complexité de l’amour familial et des relations amoureuses, mais aussi le vécu d’une génération bien particulière d’homosexuels qui a grandi dans les années 80. Je souhaitais m’éloigner du récit fantomatique du livre et aborder des enjeux plus psychologiques, quasi métaphysiques", explique le réalisateur. Le côté métaphysique du film dont parle le cinéaste passe également par l'approche sensorielle qu'il donne à son film.
Une ambiance mélancolique et étrange
Cette approche sensorielle qui se dégage du film passe par la très belle direction artistique du film. Le directeur de la photographie du film est Jamie Ramsay, qui a notamment travaillé sur Entre les lignes d'Eva Husson.
Quant à la musique, elle est presque un personnage à part entière du film, tant elle occupe une place importante dans l'expérience spectateur. Il s'en dégage une ambiance très mélancolique, et presque étrange.
Il y a la partie chansons préexistantes, avec quelques tubes des années 80 comme The Power of love de Frankie Goes To Hollywood, Always on my mind de Pet Shop Boys, ou encore Is this love d'Alison Moyet).
Plus largement, il y a un impressionnant travail sonore dans son ensemble, qui passe par la bande-originale du film, créée par la française Emilie Levienaise-Farrouch.
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Sans jamais nous connaître d'Andrew Haigh, avec Paul Mescal et Andrew Scott, est à l'affiche ce mercredi 14 février 2024.