Septembre 1967: Chris Taylor, dix-neuf ans, rejoint la compagnie Bravo du 25ème régiment d'infanterie, près de la frontière cambodgienne. Chris, issu d'une famille bourgeoise s'est engagé volontairement et, plein d'idéal entend bien servir son pays. Mais la réalité est tout autre et ses illusions vont tomber les unes après les autres. Il sera également temoin de la rivalité sanglante qui oppose deux officiers qu'il admire...
Engagé au Viêtnam, Oliver Stone fut marqué à jamais par son expérience du conflit. C'est en décembre 1969 qu'il eut l'idée de faire Platoon. Mais personne ne voulu produire son script, jugé à l'époque "trop dur, trop noir et déprimant".
L'innocence est la première victime de la guerre
Premier film d'une trilogie en devenir consacrée au Viêtnam avec Né un 4 juillet puis Entre ciel et terre, poignant et cruel récit d'initiation mis en scène avec une rare puissance et réalisme, Platoon est porté bien évidemment par Charlie Sheen, mais surtout par Tom Berenger et Willem Dafoe, absolument exceptionnels dans leurs incarnations de deux personnages que tout oppose.
L'idée -géniale- de Stone étant de les faire jouer des personnages à l'opposé de ce que ces deux acteurs avaient l'habitude de jouer jusqu'à alors. Exit les rôles de personnages sympathiques pour Berenger, et place au sergent psychopathe Barnes, à la gueule couturée de cicatrices.
A l'inverse, Willem Dafoe, habitué à jouer des rôles de salauds (le dernier en date juste avant étant le grand méchant de Police Fédérale Los Angeles) joue au contraire le bienveillant et humain sergent Elias.
Couronné par quatre Oscars dont celui du Meilleur film et du Meilleur réalisateur, Platoon reste, 38 ans après sa sortie (qui avait d'ailleurs séduit près de 3 millions de spectateurs en France), un des meilleurs films de guerre jamais réalisés. Mais aussi l'un des meilleurs jamais consacrés à la guerre du Viêtnam, source inépuisable du cinéma américain.
Il coupera d'ailleurs l'herbe sous les pieds de Stanley Kubrick qui sortira Full Metal Jacket un an plus tard, et souffrira à l'époque de la comparaison avec son prédécesseur. Il fallut quelques années avant qu'il ne se hisse légitimement au rang de chef-d'oeuvre et de film culte.
Mais, à la différence de Platoon, le film de Kubrick vise davantage une approche semi documentaire et mentale du conflit. Les deux sont en tout cas parfaitement complémentaires. Et absolument incontournables.