Ce soir, France 2 diffuse Droit de regard, un téléfilm important sur le thème de la déficience visuelle qui touche 1,7 million de Français.
Alexandra est une trentenaire énergique lorsque le glaucome dont elle est atteinte lui fait peu à peu perdre la vue. Si le choc est violent, les conséquences sont d’autant plus désastreuses qu’Alexandra est en procédure de divorce avec le père de ses deux enfants.
A l’approche de l’audition devant le juge, Alexandra réussira-t-elle à prouver à la justice qu’elle est capable de conserver la garde de ses enfants malgré son handicap ?
Réalisé par Julie Manoukian sur un scénario de Nicole Jamet et Anne-Sarah Kertudo, Droit de regard met en scène Camille Goudeau, Raphaël Lenglet, Emmeline Maniccia ou encore Arthur Guivarch.
Un film important...
Avec Droit de regard, France Télévisions s’engage une fois de plus en faveur de l’inclusion et de la compréhension des personnes en situation de handicap.
"Je me suis dit qu’avec ce film on pourrait essayer de changer le regard du grand public sur le handicap. On s’est dit qu’une fiction de prime time sur France Télévisions pouvait être un endroit qui attire le public et le sensibilise à ce sujet.
On a décidé de faire ce film à partir d’une réalité que Anne-Sarah Kertudo connaît bien", nous a expliqué Fabienne Servan-Schreiber, la productrice du film, lors d’une conférence de presse au festival de la fiction de La Rochelle en septembre dernier.
Il faut savoir que le téléfilm Droit de regard est en partie inspiré d’une histoire vraie. En effet, Anne-Sarah Kertudo, l’une des scénaristes du film, a perdu la vue et a élevé seule ses enfants comme l’héroïne de la fiction de France 2.
Elle raconte : "On s’est servi d’éléments de ma vie mais ça reste malgré tout une fiction. Je me suis inspirée de mon expérience pour l’écriture mais aussi de tous les retours que j’ai eus des personnes en situation handicap et de femmes aveugles qui vivaient des expériences similaires à celle du film".
... et nécessaire
S’il était important de montrer comment une femme aveugle allait affronter ces enjeux, l’équipe du film voulait surtout faire un travail d’information. Pour Anne-Sarah Kertudo, "si on ne fait pas ce travail d’information et de formation, c’est normal qu’on reste sur des préjugés".
Et de préciser : "J’ai été enfant et malvoyante, et je n’ai jamais vu à la télé des personnages comme moi. Les gens comme moi n’existaient pas. Si on ne fait pas des films avec des gens qui sont aveugles, qui sont sourds, qui sont en fauteuil roulant, qui sont finalement normaux et heureux, c’est impossible de vivre et grandir parce qu’on est complètement seuls.
Des films comme celui-là permettent à des millions de personnes de se dire : ‘J’ai ma place ici’".
Droit de regard est une dramédie qui traite du handicap avec sensibilité et pédagogie. Un récit aussi fort que nécessaire qui dénonce les inégalités d'accès à la justice tout en permettant de mettre en lumière ce sujet dont on parle peu. Car oui, contrairement aux préjugés, il est possible d’élever ses enfants seul tout en étant aveugle.