La prochaine série Alien, qui se situera dans les années 2090, mettra en scène l’arrivée du premier Xénomorphe sur Terre et précédera ainsi la franchise cinématographique originale. Dans une récente interview accordée à KCRW (via The Hollywood Reporter), Noah Hawley (Fargo), qui sera à la tête du show, a révélé quelques infos cruciales sur le programme à venir...
Et dès le départ, le showrunner a prouvé qu’il comprenait la franchise en donnant une description plutôt parfaite de ce qu’est réellement Alien.
“Le problème avec Alien, c’est que ce n’est pas seulement un grand film de monstres. C’est l’histoire de l’humanité coincée entre son passé parasitaire primordial et son avenir d’IA, et ils essaient tous deux de nous tuer. Il n’y a donc nulle part où aller. C’est vraiment une question de savoir si l’humanité mérite de survivre ? L’arrogance de l’humanité à penser que nous ne sommes plus que de la nourriture et son arrogance à créer ces êtres IA qui, selon nous, feront ce que nous leur dirons mais pourraient finalement perdre la tête. Existe-t-il une issue ?”
Dans le culte Alien, le huitième passager de 1979, signé Ridley Scott, il y a en effet à la fois le monstre primaire titulaire et deux éléments sinistres d’intelligence artificielle : l’androïde meurtrier Ash et l’ordinateur de bord du Nostromo, MU-TH-UR, surnommé “Mother” (“Mère”) par les membres de l’équipage du vaisseau.
“Il y a un moment dans le deuxième film [Aliens, 1986] où Sigourney Weaver dit : ‘Je ne sais pas quelle espèce est la pire, on ne les voit pas se poignarder dans le dos pour un pourcentage.’ Je pense qu’il y a quelque chose de vraiment intrigant dans le fait d’explorer l’humanité et tout ce qu’elle offre de bien et de mal, puis d’essayer de recréer les sentiments que vous avez ressentis en regardant ces deux premiers films pour une audience – ce qui n’est pas facile dans une franchise qui a eu quatre films suivants et un autre film qui sortira bientôt [Alien: Romulus], mais je pense que j’ai quelques tours dans mon sac.”
Retour aux sources
Noah Hawley a dès lors été interrogé sur le fait de savoir s’il allait utiliser la trame de fond fournie dans les prequels d’Alien les plus récents de Ridley Scott – à savoir Prometheus (2012) et Alien: Covenant (2017). Pour rappel, ces deux opus ont introduit une histoire controversée selon laquelle les extraterrestres ont été fabriqués comme arme biologique par une race mystérieuse surnommée les Ingénieurs.
“Ridley et moi en avons parlé – et parlé de nombreux éléments de la série. Pour moi, et pour beaucoup de gens, cette ‘forme de vie parfaite’ – comme elle a été décrite dans le premier film – est le produit de millions d’années d’évolution qui ont créé cette créature qui aurait pu exister pendant un million d’années dans l’espace. L’idée selon laquelle, à un certain niveau, il s’agissait d’une arme biologique créée il y a une demi-heure, m’est tout simplement moins utile en soi. Et en termes de mythologie, ce qui fait peur avec ce monstre, c’est que quand vous regardez ces deux premiers films, vous avez cette technologie rétro-futuriste. Vous avez des écrans d’ordinateur géants, ces claviers bizarres… Il faut faire un choix. Est-ce que je fais ça ?”
Il a poursuivi : “Parce que dans les prequels, Ridley a rendu la technologie des milliers d’années plus avancée que la technologie d’Alien, qui est censée se dérouler dans le futur de ces films. Il y a quelque chose là-dedans qui ne marche pas pour moi. Je préfère le rétro-futurisme des deux premiers films. Et c’est donc le choix que j’ai fait : il n’y a pas d’hologrammes. La commodité de cette magnifique technologie Apple Store ne m’est pas accessible.”
Tournage en cours
Alien, la série, qui a dû arrêter sa production en août dernier en raison des grèves hollywoodiennes, devrait bientôt redémarrer son tournage en Thaïlande. Elle mettra en scène des personnages assez jeunes, portés par les acteurs Sydney Chandler (la fille de Kyle Chandler), Alex Lawther (The End of The F***king World), Samuel Blenkin (Black Mirror) ou encore Kit Young (Shadow and Bone). Timothy Olyphant et Essie Davis seront aussi de la partie.
La série, produite par Hulu pour sa plateforme FX, devrait logiquement être diffusée en France sur Disney+.
En attendant, Alien, le huitième passager est à redécouvrir sur Disney+ justement.