Dans ce somptueux conte d’Hayao Miyazaki, Ashitaka, futur chef du clan Emishi, part à la recherche du dieu Cerf pour lever une malédiction qui lui gangrène le corps. Sa quête le mène à rencontrer la princesse Mononoké qui se bat contre les humains pour protéger la forêt sacrée, peuplée d’animaux géants et autres créatures folkloriques.
Sorti en juillet 1997 au Japon, le public réserva un accueil triomphal à Princesse Mononoké, avec pas moins de 17 millions d’entrées. Un record colossal pour un film d’animation au pays du Soleil levant. C'est avec ce film, qui se déroule dans un Japon féodal du XVe siècle, à l'ère Muromachi, que l'oeuvre de Miyazaki-San -et plus largement les productions Ghibli- a véritablement percé auprès du grand public.
D'une grande puissance visuelle, élégante, où les légendes ancestrales se mêlent avec brio aux références historiques, Princesse Mononoké est aussi un grand récit d'initiation doublé d'un message écologique fort.
Car dans cette histoire où l’homme et la nature s’affrontent de toutes leurs forces, le protagoniste tente par tous les moyens d’éviter l’escalade du conflit, prônant l’harmonie entre les humains et les dieux sans avoir besoin de dominer l’autre pour survivre et prospérer.
"Je n'étais pas satisfait de l'image que donnaient les studios Ghibli donnaient de l'homme face à son environnement. En particulier la manière douce, idyllique, dont nous avons montré le rapport à la nature. Je pense que dans la relation entre l'homme et la nature, il y a un aspect terrible, quelque chose de beaucoup plus vaste... " disait d'ailleurs Miyazaki, qui a mis trois années pour livrer cette oeuvre sombre et même violente, non destinée au tout jeune public.
Il n'est guère étonnant que les spectateurs, notamment ceux d'AlloCiné, placent cette oeuvre dans le top 3 des films d'animations de la maison Ghibli. 26 ans après sa sortie, la force du propos du film est toujours là, intacte, comme au premier jour. Et d'une résonnance plus que jamais actuelle.