Prenant le contre-pied baroque et flamboyant de Baz Luhrmann et son Elvis, Sofia Coppola propose, avec Priscilla, de s'intéresser à l'ex-épouse du King. Dans la lignée de ses précédents travaux, elle livre un film dépouillé et mélancolique qui suit la psyché d'une jeune fille qui devient une femme dans une prison dorée.
Si c'est sur Priscilla, campée par Cailee Spaeny, que la caméra de la réalisatrice américaine est rivée, Elvis n'est évidemment pas absent du tableau. Et dans ce rôle, c'est l'australien Jacob Elordi qui a été choisi.
Figurant dans Pirates des Caraïbes
Né en 1997, celui-ci connaît sa première expérience sur un plateau de cinéma en tant que figurant sur Pirates des Caraïbes : la Vengeance de Salazar en 2017. Après un rôle secondaire dans le film australien Swinging Safari, il ne tarde pas à rencontrer le succès dès 2018 avec The Kissing Booth. Cette romance pour ados sur une jeune fille (Joey King) partagée entre préserver son meilleur ami et vivre son premier amour est l’un des cartons de l’année sur Netflix, au point que deux suites voient le jour, sorties respectivement en 2020 et 2021 sur la plateforme de streaming.
Marcos Cruz/Netflix
Le carton Euphoria
Loin de l’image mignonne et tout public de cette trilogie, l’acteur poursuit son ascension grâce à la série HBO Euphoria, qui met en scène des adolescents désenchantés, explorant leurs traumatismes, leurs relations amicales et amoureuses et leurs addictions. Si le programme suscite des réactions vives en raison de scènes jugées trash et de son ton désespéré, voire glauque, il remporte un succès mondial et s’impose comme une série incontournable. Jacob Elordi, du haut de son mètre quatre-vingt-seize, marque les esprits dans le rôle de Nate, un adolescent violent, manipulateur et profondément torturé.
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Un parfum de scandale
Surfant sur cette veine sulfureuse, il apparaît en parallèle dans le thriller érotique Eaux profondes d’Adrian Lyne aux côtés d'Ana de Armas, et plus récemment dans Saltburn (disponible sur Prime Video), dans la peau d'un étudiant issu d’une famille aristocratique qui suscite une fascination malsaine chez un camarade de classe. Le long-métrage d'Emerald Fennell n'en finit pas de faire parler de lui pour ses scènes choc, et l'une d'elles a même donné lieu à une bougie appelée "L'eau du bain de Jacob Elordi" !
Dans la peau d'Elvis
Avec Elvis, point de scandale, même si la représentation qui est faite du King n'est pas du goût de tous. Loin de la préparation intense d'Austin Butler, totalement métamorphosé dans Elvis, Jacob Elordi a dû se préparer pendant le tournage de Saltburn (il a décroché les deux rôles le même jour). Ainsi, il tournait le jour et rentrait dans sa chambre d'hôtel le soir, sur les murs de laquelle il avait épinglé des photos d'Elvis et Priscilla pour s'imprégner du rôle.
Il raconte à Colman Domingo (lui aussi au générique d'Euphoria), dans des propos recueillis par Variety : "Il est hors de question que je joue Elvis Presley si le divin n'entre pas en jeu. Parce qu'on peut apprendre à danser, on peut faire de son mieux pour apprendre à chanter, on peut se retrousser les lèvres et faire ce genre de choses. Il s'agit d'imiter, de copier et de laisser la musique pénétrer dans vos os. Mais je me suis vite rendu compte qu'il y avait un élément spirituel profond chez Elvis."
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C'est en prononçant la réplique "Maybe another time, maybe another place" lors d'une scène que le comédien a commencé à pleurer, alors qu'il n'avait pas anticipé que cela serait aussi émouvant pour lui : "J'ai regardé Cailee Spaeny, ma co-star, et j'ai dit : 'Ils ont tué ce garçon.' C'était le divin qui se manifestait." Sur une note plus légère, l'acteur mangeait une livre (environ 450 g) de bacon par jour, le péché mignon d'Elvis : "Cela ne se voit pas parce que je suis assez grand, mais je n'ai jamais été aussi imposant".
En attendant la saison 3 d'Euphoria, Jacob Elordi a déjà un planning chargé : il sera un acteur de cinéma dans le trip sardonique The Sweet East, un tueur en série dans He Went That Way puis donnera la réplique à Richard Gere dans le prochain film de Paul Schrader.
