Pour 2023, la fiction avait annoncé un monde postapocalyptique dominé par d'inquiétants champignons (The Last of Us), des Clones pilotés à distance pour vivre à notre place, une guerre contre des extraterrestres menée entre passé et futur (The Tomorrow War), un deuxième round de violence sans limite (American Nightmare 2 : Anarchy) ou un futur où humains et mutants sont traqués par les redoutables sentinelles (X-Men Days of Future Past).
Nous voici désormais en 2024, confrontés à un monde plus que jamais sous tensions écologiques, climatiques, économiques, sociales, politiques et géopolitiques. Mais comment le 7e Art avait-il anticipé ce présent au fil des années ? Entre COVID-23, chien télépathe, trou dans la couche d'ozone, monde stérile, univers virtuel, cryogénie et criminalité effacée, voici sept visions de 2024 par le cinéma.
La Rédac' d'AlloCiné et toute l'équipe jaune et noire vous souhaitent une année cinq étoiles et le meilleur pour 2024.
Le Voyageur de l'espace (1960)
Tourné en moins de deux semaines (!) au Texas, ce "court long métrage" d'1h15, sorti à l'époque dans les salles américaines dans le cadre d'un double-programme d'exploitation, est un pur produit de la Guerre Froide et de la peur d'un conflit atomique. Dans Le Voyageur de l'espace, un pilote d'essais militaires (Robert Clarke, visage régulier de la SF des années 50) est pris dans une faille spatio-temporelle qui le propulse en 2024, dans un monde devenu stérile après des tests nucléaires et où la population, divisée entre la surface et le sous-sol, est soit sourde et muette soit mutante (grâce à des maquillages signés de l'illustre Jack Pierce, qui transforma Boris Karloff en monstre de Frankenstein en 1931). Pour l'anecdote, le film s'ouvre sur un générique défilant "à la Star Wars", dix-sept ans avant le space-opera de George Lucas.
Apocalypse 2024 (1975)
Basé sur un scénario du romancier Harlan Ellison, plébiscité pour son anthologie Dangereuses Visions et à l'œuvre sur les séries Au-delà du réel et La Cinquième Dimension, Apocalypse 2024 (A Boy and His Dog en version originale) plonge le spectateur sur une Terre ravagée, sept ans après une guerre mondiale qui a laissé les rares survivants se battre pour les restes de l'ancien monde. Parmi eux, Vic, campé par un jeune Don Johnson, un adolescent sans foi ni loi accompagné de son chien Blood, doué de télépathie. Cet improbable tandem traverse ce monde postapocalyptique en misant sur un partenariat pour le moins cynique : l'homme trouve à manger pour le chien, quand le chien aide l'homme à trouver des femmes à agresser. Devenu culte au fil des années, le long métrage a notamment influencé George Miller dans la création de Mad Max mais également l'univers du jeu vidéo Fallout.
Highlander le retour (1991)
Cinq ans après le chef d'oeuvre Highlander, le réalisateur Russell Mulcahy retrouve Christophe Lambert et Sean Connery pour une suite qui multiplie les incohérences et les ratés. Enorme échec public, critique et financier (un peu rattrapé par la Renegade Version sortie en 1995 et la Special Edition sortie en 2004), au point que Highlander III est considéré comme la vraie suite du film original, Highlander le retour a néanmoins offert la vision d'un 2024 sombre et désespéré, univers nocturne et humide "à la Blade Runner" où la population survit aux rayonnements cosmiques sous la protection d'un bouclier-laser. Initialement développé par Connor MacLeod (devenu mortel et scientifique) en 1999, le dispositif est géré vingt-cinq ans plus tard par une corporation cupide qui soumet l'Humanité à un impôt pour bénéficier de sa protection... alors que la couche d'ozone s'est reformée.
Passé Virtuel (1999)
Totalement éclipsé par la vague Matrix durant l'été 1999, Passé Virtuel (The Thirteenth Floor en version originale) est une petite pépite SF méconnue, qui mérite d'être (re)découverte (à peine 25 000 entrées en salles et une édition Blu-ray remontant à 2009). Comme eXistenZ de David Cronenberg quelques mois auparavant, le long métrage de Josef Rusnak, qui croise le polar noir et la science-fiction, s'interroge sur les mondes virtuels, la frontière entre réalité et fiction et la capacité des IA à prendre vie. Alors que l'inventeur d'une simulation numérique de 1937 est assassiné après avoir fait une découverte aussi fascinante qu'effrayante dans cet univers, son associé, suspect principal du crime, va plonger dans ce passé virtuel pour mener l'enquête. En dire plus... serait un spoiler !
Realive (2016)
Sorti très discrètement en juin 2018 dans les salles françaises (à peine... 663 entrées au cinéma !), Realive permet au touche-à-tout espagnol Mateo Gil de s'essayer à la science-fiction. Ou du moins à l'anticipation puisque le long métrage, qui débute en 2024 où les technologies de cryogénisation humaine sont désormais accessibles, nous transporte rapidement soixante ans plus tard, en 2084, aux côtés d'un homme condamné par la maladie qui décide d'opter pour ce "sommeil glacé" dans l'espoir de pouvoir être un jour réveillé et soigné. Sans repères et séparé de ses proches, il va alors découvrir un monde dans lequel il est devenu un étranger... Connu pour son travail de scénariste sur les films d’Alejandro Amenabar dont Ouvre les yeux, Mateo Gil avait déjà abordé le sujet de la cryogénie sur ce film (qui a donné le remake Vanilla Sky avec Tom Cruise) : Realive est ainsi né alors qu'il se demandait comment des hommes du passé pourraient s'intégrer dans une époque différente de la leur.
The Last Days of American Crime (2020)
En 2024, le gouvernement américain s'apprête à lancer la American Peace Initiative (API), un procédé reposant sur un signal synaptique rendant impossible pour chacun de commettre le moindre acte illégal. C'est cet univers, les "derniers jours du crime américain" comme l'indique le titre du film, qui est raconté dans The Last Days of American Crime, production originale Netflix sortie en 2020. Ecrit par Karl Gajdusek (Taken, Oblivion, la série The Last Resort) et mis en scène par le Frenchie Olivier Megaton (Le Transporteur III, Colombiana, Taken 2 et 3), le long métrage est emmené par Edgar Ramirez dans la peau d'un braqueur qui tente de monter un dernier coup avant que l'API ne vienne l'empêcher de réaliser son projet. Un braquage manqué puisque le long métrage a été très négativement reçu par la critique et par le public, avec des notes catastrophiques (respectivement 1,7 et 1,6 sur AlloCiné).
Songbird (2020)
Cinq ans après le COVID-19, place au... COVID-23. C'est un monde en plein confinement qui est présenté dans Songbird, production Michael Bay tournée en mode commando à Los Angeles en deux semaines et demie, alors que la ville était durement frappée par la pandémie. Immunisé au virus, un coursier va croiser le chemin, lors de ses livraisons, d'une jeune femme confinée suspectée d'être contaminée : pour éviter qu'elle ne soit envoyée dans un camp de quarantaine, il va alors tenter alors l’impossible pour la sauver... Des visages connus (Peter Stormare, Demi Moore, Paul Walter Hauser, Alexandra Daddario) entourent K.J. Apa (Riverdale) et Sofia Carson (The Descendants) sur ce qui reste le tout premier film tourné à Los Angeles durant le confinement.
Et aussi...
Au rayon pop-culture, n'oublions pas que l'univers Marvel post Avengers Endgame prend globalement place en 2024 (même si l'année n'a finalement aucune incidence sur les récits). Ainsi, Spider-Man: Far From Home / Spider-Man: No Way Home, Doctor Strange 2, Les Eternels, Shang-Chi, Black Panther 2 mais aussi les séries Falcon et le Soldat de l'Hiver, Hawkeye et She-Hulk se déroulent en 2024. C'est la même chose pour l'affrontement au sommet Godzilla vs. Kong, la guerre entre vampires et lycans de Underworld : Nouvelle Ere ou l'opération musclée menée par Bruce Willis, Channing Tatum et Dwayne Johnson dans G.I. Joe Conspiration. Les fans de Flash n'auront par ailleurs pas oublié que leurs héros disparaît la nuit du 25 avril 2024 durant son combat contre Reverse-Flash.
La bande-annonce de Songbird