Après avoir fait la tournée des festivals ces derniers mois, de Toronto, à Annecy où il a été récompensé du Grand prix Contrechamp, en passant par Bucheon en Corée du Sud, sans oublier une séance spéciale au Festival de Cannes, le film d’animation Mon ami robot vient tout juste de sortir au cinéma en cette fin décembre. Une jolie surprise, à la fois tendre et bouleversante, qui conclut en beauté cette année 2023 !
Dans un monde peuplé d’animaux, Dog est un chien new-yorkais malheureusement en proie à une solitude qui lui pèse. Un beau jour, il décide de construire un robot dans le simple but de s’en faire un ami. C’est alors un véritable coup de foudre entre les deux compagnons, qui deviennent rapidement inséparables. Par une nuit d’été, Dog est malheureusement obligé d’abandonner Robot sur la plage. Les deux camarades se reverront-ils un jour ?
Superbe bijou d’animation signé Pablo Berger, qui s’essaye pour la première fois à ce genre, Mon ami robot nous transporte dans le New York des années 80, où les tours jumelles du World Trade Center trônent toujours au pied de Manhattan. Sans dialogues, le long-métrage multiplie les références, qui pour certaines parleront aux plus nombreux, et pour d’autres aux plus fins connaisseurs.
LA FAMILIARITÉ DES RUES DE NEW YORK
Basé sur une bande dessinée de Sara Varon intitulée Robot Dreams, ce film poignant qui met en lumière l’importance et la fragilité de l’amitié est une vraie déclaration d’amour à la fameuse métropole que l’on surnomme la Grosse Pomme. Le réalisateur la connaît bien puisqu'il y a vécu dans les années 90 avant d’y rencontrer sa femme.
À l’écran, il dépeint une ville on ne peut plus vivante et vibrante, et ses nombreux spots incontournables, du sommet de l’Empire State Building aux allées de Central Park. “Dans la BD, New York est une toile de fond. Moi j’ai voulu en faire un personnage à part entière. C’est une des leçons que j’ai retenues des films du studio Ghibli : des personnages aux traits simples mais sur fond de décors très détaillés,” explique Pablo Berger.
Au détour des rues de New York, et de l’appartement de son héros, le réalisateur en profite également pour glisser de nombreux clins d'œil à certains objets du quotidien, comme les puzzles MB au logo reconnaissable entre mille, le jeu de mémoire coloré Simon et les céréales Froot Loops très appréciés des jeunes Américains.
DOG, UN HÉROS CINÉPHILE
Ce sont toutefois les références cinématographiques, mais pas que, qui feront la joie des spectateurs les plus attentifs. Ainsi, l’affiche du film français Yoyo orne le mur du salon de Dog, lui-même cinéphile. “J’ai pensé tout de suite à un film muet, même si Yoyo n’est pas entièrement muet, mais c’est aussi un film écrit avec des images. Pierre Etaix renvoie aussi à Jacques Tati… et cette affiche est magnifique, ce sourire graphique qui contraste si bien avec la tristesse de Dog,” confie le réalisateur.
Parmi ses autres inspirations, le cinéaste cite notamment Les Triplettes de Belleville, Cadet d'eau douce ou encore Lonesome de Paul Fejos. Autant de grands films qui viennent nourrir cette brillante ode à l’amitié, qui accorde aussi un rôle majeur à la musique, en particulier le titre September d'Earth, Wind and Fire que vous pourrez difficilement par la suite dissocier du long-métrage.
Truffé de clins d'œil en tout genre, qu’on ne mentionnera pas tous pour ne rien gâcher de votre plaisir, Mon ami robot comblera aussi bien les amoureux du 7ème art que les spectateurs occasionnels grâce à son récit universel qui ne laissera personne insensible. Découvrez-le dès aujourd’hui au cinéma.