Acteur à la voix et au franc-parler légendaire, adoré par son public, qu'est devenu l'acteur, réalisateur, auteur et musicien Richard Bohringer, qui soufflera le 16 janvier prochain ses 82 bougies ?
2023, un mois sur les planches
De mi-octobre à mi-novembre de cette année, Richard Bohringer a joué sur scène la pièce Quinze rounds, un seul en scène adapté de son livre éponyme paru en 2016 et mis en scène par sa fille Romane. Présenté au Théâtre de l'Atelier, ce spectacle-lecture revenait sur sa vie et son combat, à travers divers tableaux et une mise en scène discrète soignée.
Une relative absence
Si Richard Bohringer s'est fait plus rare sur les écrans ces dernières années après l'échec en salles en 2006 de sa réalisation C'est beau une ville la nuit (14 197 entrées pour 77 copies), c'est parce que le cinéma français a cessé de l'appeler. Peut-être en cause "ce fichu caractère" comme il l'appelait en 2009, invité par Mireille Dumas, et son franc-parler, qui lui a valu des inimitiés dans le métier.
En animal blessé, Bohringer s'est insurgé contre ce rejet de la profession. Atteint d'une hépatite C en 2009, il a également été affaibli et éloigné des écrans durant près de deux ans.
Durant les années 2010, Jean-Pierre Mocky le fait travailler, ainsi qu'Hélène Fillières (Une histoire d'amour), Philippe Lefebvre (Une nuit) et Angelina Jolie (Vue sur mer). Récemment, on a pu le voir dans La Enfermedad del domingo et L'Amour flou (2018), Place des victoires (2019), Ils étaient 10 (2020), Les Héroïques (2021) et Syndrome E (2022).
En parallèle, l'acteur écrit aussi plusieurs livres, dont certains autobiographiques.
Des débuts sur scène et deux César
En 1966 et 67, il avait fait ses débuts sur scène avec deux pièces dont il était l'auteur, Zorglub et Les Girafes. Son premier rôle au cinéma dans La Maison, film porté par Michel Simon. Il obtient son premier rôle principal avec L'Italien des roses, puis enchaîne les seconds rôles, de pion dans Les Sous-doués à mari lâche puis maître-chanteur dans J'ai épousé une ombre.
Après un César du meilleur acteur dans un second rôle pour L'Addition, il livre une prestation remarquable dans Péril en la demeure. Quelques années plus tard, en 1988, il est salué par un César du Meilleur acteur pour son personnage de Pelo dans Le Grand chemin. Il incarne également le rôle principal du film Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant.
Alternant chanson, théâtre et cinéma, on le retrouve dans Une époque formidable... de Gérard Jugnot (1991), mais aussi Tango (1993) de Patrice Leconte ou encore La Vérité si je mens ! (1997) de Thomas Gilou.
Aujourd'hui, 57 ans après ses débuts sur les planches, il reste un amoureux de la vie, et l'un des visages et l'une des voix uniques du cinéma français.