ATTENTION - Cet article contient des spoilers sur l'issue du film Les Trois Mousquetaires : Milady.
Deuxième partie du diptyque Les Trois Mousquetaires, Milady est actuellement au cinéma et reprend immédiatement là où D'Artagnan s'achevait. Le jeune héros fougueux incarné par François Civil se lance sur les traces de sa bien-aimée Constance Bonacieux (Lyna Khoudri), enlevée pour avoir découvert l'identité du commanditaire de l'assassinant manqué du Roi de France (Louis Garrel).
Nouvelle adaptation du célèbre roman d'Alexandre Dumas, les films de Martin Bourboulon diffèrent de l'œuvre originale en certains points. Si la fin de Milady est différente de celle du roman et appelle probablement à un troisième film, la manière dont le personnage de Constance disparaît diverge également.
Comment se termine le roman ?
Dans le roman de Dumas, Constance Bonacieux est enlevée et emprisonnée par les agents du Cardinal de Richelieu en raison de sa proximité avec d'Artagnan. Cette dernière est empoisonnée par Milady. L'espionne du Cardinal est ensuite arrêtée par les Mousquetaires, jugée et décapitée. D'Artagnan est promu Lieutenant des mousquetaires, Athos retourne vivre auprès de son fils Raoul de Bragelonne (également le fils de Milady de Winter), Porthos épouse la femme qu’il aime tandis qu'Aramis devient prêtre chez les lazaristes.
Martin Bourboulon et les scénaristes Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte ont choisi de modifier certains éléments. Ainsi, dans le long métrage, Milady, interprétée par Eva Green, ne tue pas Constance directement.
Milady de Winter est emprisonnée par le Duc de Buckingham (Jacob Fortune-Lloyd), avant d'être pendue. Constance, mise à l'abri par la Reine chez ce dernier, décide de lui venir en aide. La dame de confiance de la Reine se rend alors dans la cellule de Milady et échange ses habits avec l'espionne. Milady peut ainsi s'enfuir. Constance de son côté attend que le Duc vienne chercher la condamnée et se rende compte de la supercherie.
Mais les gardes du Duc lui couvrent le visage avant de l'emmener à la potence. Constance est pendue au moment même où D'Artagnan arrive chez le Duc. Le mousquetaire a le temps de tenir sa bien-aimée une dernière fois dans ses bras avant que celle-ci rende son dernier souffle.
Une différence qui rend Milady plus appréciable
Si l'issue tragique est la même pour la naïve Constance, la manière diffère et permet de rendre Milady moins détestable. Dans le film c'est Constance qui prend, seule, la décision qui la mènera à sa perte.
Dans Les Trois Mousquetaires : Milady, le spectateur est plongé dans l'histoire de l'antagoniste du film et comprend pourquoi cette dernière s'est forgée une carapace. Elle a toujours été maltraitée et utilisée par les hommes. A tel point qu'avant d'être emprisonnée, elle demande à Constance de lui apporter une dague afin qu'elle puisse mettre fin elle-même à ses jours.
Le personnage incarné par Eva Green est beaucoup moins détestable que le personnage du roman. Les spectateurs sont même témoins de l'émergence d'une forme de sororité entre les deux femmes. Le fait que Milady ne tue pas directement Constance rend ainsi le personnage plus attachant.
A la fin du long métrage, Milady disparaît dans les flammes alors qu'elle se bat en duel contre D'Artagnan. Si on pense l'espionne morte, l'épilogue nous permet de comprendre que Milady a finalement survécu et est venue récupérer son fils Raoul chez Athos et s'est enfuie avec lui. Une scène qui laisse présager, comme nous vous en parlions précédemment, un troisième volet aux aventures des Mousquetaires et de Milady.
Pour susciter l'adhésion du public à l'histoire de Milady, il était crucial d'approfondir le personnage central afin de permettre aux spectateurs de s'attacher à Milady et de - pourquoi pas - leur donner envie de connaître la suite de ses aventures.
Interrogé sur le sujet, le metteur en scène Martin Bourboulon explique d'ailleurs à notre micro: "La fin rend hommage à l'écriture de Dumas. C'est-à-dire qu'il a toujours conçu son œuvre comme quelque chose d'haletant, de feuilletonnant, qui avance tout le temps. Nous, on a eu à cœur de faire ça en permanence. (...) La fin rend d'abord hommage à ça, parce qu'on s'amuse aussi à reproduire ce qu'a fait Dumas bien avant nous."
Les Trois Mousquetaires : Milady est à voir au cinéma.