Innocence et identité au cœur d’un drame bouleversant
Saori (Sakura Andô) est très inquiète. Depuis quelques semaines, son jeune fils Minato (Soya Kurokawa) est de plus en plus étrange : il revient de l’école avec des blessures, multiplie les réactions étranges, semble obsédé par des pensées morbides… Que peut-il bien lui arriver ?
Pour Saori, tout porte à croire que l’instituteur de Minato, Monsieur Hori (Eita Nagayama), est responsable de ses malheurs. Mais lorsqu’elle le confronte, Saori comprend que la situation est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît…
Les profondeurs mystérieuses de l’enfance sondées par deux génies du cinéma contemporain
Tel un film à énigme, L’Innocence multiplie les indices et scènes de tension qui contribuent à la croissance d’un suspense suffocant, laissant le spectateur en apnée. Cette habileté à rebondir, à toujours surprendre et déstabiliser, est le fruit du travail du scénariste Yuji Sakamoto.
Après avoir supervisé l’écriture de plusieurs séries japonaises primées, Sakamoto collabore pour la première fois avec Hirokazu Kore-eda sur L’Innocence. Un travail commun dont le réalisateur avait toujours rêvé : “Bien qu’il soit l’auteur le plus en vue du métier depuis très longtemps, explique Kore-eda, il a su renouveler son style d’écriture. J’ai beaucoup de respect pour sa volonté de se réinventer et de se confronter à de nouveaux défis.”
Car le véritable talent de Yuji Sakamoto est de ne jamais céder au sensationnalisme, ni à la facilité. La tension du scénario repose bien sur un certain nombre de rebondissements, qui ne paraissent pourtant jamais vains ni artificiels.
Au contraire, Kore-eda et lui interrogent les faits, se posent en médiateurs, donnent à voir les points de vue et leurs opposés pour véritablement investir le spectateur, qui se sent alors au centre d’un drame social touchant toutes les strates du microcosme scolaire : élèves, parents, professeurs… Chacun interroge la situation pour découvrir la vérité et prouver son innocence.
Un cheminement que seul le talent d’Hirokazu Kore-eda était à même de filmer. Déjà primé au Festival de Cannes pour Tel Père, tel fils, Une Affaire de famille et Les Bonnes étoiles, il réussit cette fois l’exploit de renouveler son style en allant jusqu’à toucher l’horreur du doigt dans certaines séquences, sans pour autant perdre ce qui fait sa plus grande force : la capacité à saisir l’essence même de l’innocence et de l’amour pour toucher en plein cœur, une fois encore.
L’Innocence, d’Hirokazu Kore-eda, est à découvrir au cinéma dès aujourd’hui.