Nommé à trois reprises au César du meilleur acteur (et notamment pour son interprétation mémorable du sosie de Claude François dans Podium), Benoît Poelvoorde, qui débutait sa carrière il y a 30 ans de manière fracassante avec le caustique et provoquant C'est arrivé près de chez vous, nous a offert de nombreux moments marquants de cinéma.
Désopilant dans Le Grand Bain ou Le Boulet, touchant dans Les Emotifs Anonymes ou Une Famille à louer, déjanté dans Le Grand Soir ou Narco, ce comédien belge aux multiples facettes a participé à bâtir certains de nos souvenirs de spectateurs.
Mais qu'en est-il des siens ? Quels sont les films qui l'ont fait vibrer sur grand écran, lorsqu'il était à notre place ?
En 2010, alors qu'il était à notre micro, nous lui avions justement posé la question. Benoît Poelvoorde avait alors évoqué pour nous avec émotion une magistrale séquence, tirée d'un des plus célèbres longs métrages de Martin Scorsese :
"C'est une scène de Raging Bull avec De Niro, c'est le moment où il est dans la prison. Il est arrêté pour état d'ivresse, où je ne sais plus quoi, il est très très gros, et il tape sur les murs en pleurant. Et on sent que là, il lâche tout", nous avait ainsi raconté le comédien.
"Il ne dit quasiment rien et il tape avec ses poings jusqu'à se les péter, et la lumière arrive par le soupirail, c'est religieux. Pendant deux heures, on a regardé ce type qui se bat contre lui-même, qui est son ennemi le plus intime, et on a ce moment de rédemption où il s'autorise à pleurer, à lâcher. (...) Même en en parlant, j'en ai des frissons."
La scène en question, remarquablement interprétée par un Robert de Niro habité par le rôle, intervient à la toute fin du long métrage, après le divorce et l'arrestation de Jake LaMotta, et avant la bouleversante conclusion du film.
(Re)découvrez la bande-annonce de "Raging Bull"...