Que l'on évoque Serge Karamazov, le désopilant garde du corps de La Cité de la Peur, le chien Didier, subitement transformé en être humain, le duc d'Aquitaine victimisé par son épouse dans Kaamelott, le Père Noël de Santa & Cie, ou encore l'inoubliable César de Mission Cléopâtre, on ne compte plus les instants de comédie et de cinéma que nous a offerts Alain Chabat tout au long de sa carrière.
Mais avant de devenir un comédien et un metteur en scène, le cinéaste - qui a récemment ressorti son légendaire Astérix au cinéma - était lui aussi un spectateur. En août 2010, alors qu'il était à notre micro, Alain Chabat avait accepté de revenir avec nous sur ses premiers souvenirs passés devant un écran, et notamment de nous citer une séquence qui, à ses yeux, était plus marquante que toutes les autres.
Le comédien nous avait alors parlé d'un grand classique comique et musical, atypique en tous points et difficile à ranger dans une seule et même catégorie.
"C'est une scène des Blues Brothers", nous avait confié Alain Chabat, avant de préciser : "Il y en a deux en fait, deux plans fixes que j'adore."
"Un où [les personnages] se font arrêter par les flics. Ils sont en route, ils sont en bagnole. Dan Aykroyd dit : 'Mer** !''Quoi ?' 'Les flics.' 'Non.' 'Si.' 'Mer**.' Voilà, c'est ça le rythme. J'adore ce dialogue, qui est le meilleur dialogue au monde."
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Alain Chabat a ensuite évoqué une autre séquence du même film, où les deux protagonistes sont encore pourchassés par la police :
"Ils disent : 'Ok, on a un demi-réservoir d'essence, les flics au c**, il fait nuit et on porte des lunettes noires.' Et l'autre fait : 'Fonce !'"
Il y a fort à parier que ces deux petites pépites et cette efficacité dans l'élaboration des dialogues ont par la suite inspiré Chabat dans l'écriture de ses propres sketches pour les Nuls, ou même de ses longs métrages.
Réalisé par John Landis en 1980, Les Blues Brothers suit les mésaventures de Jake (John Belushi), qui vient de sortir de prison, et de son frère Elwood (Dan Aykroyd). Vêtus de costumes et de chapeaux noirs, portant des lunettes noires, ils décident de reformer leur ancien groupe de musique afin de récolter les 5000 dollars nécessaires à la préservation de l'orphelinat catholique où ils ont été élevés.
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