Nous sommes au début des années 90. Après une décennie relativement compliquée pour les artistes Disney, le soleil brille à nouveau de mille feux sur le studio, qui s'engage allègrement dans sa période la plus inspirée depuis la tragique disparition de Walt (24 ans plus tôt).
Après avoir enchaîné deux magnifiques succès avec La Petite Sirène et La Belle et la Bête (premier long métrage d'animation de l'histoire à être nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur film), les célèbres studios enchantés enregistrent le plus gros score au box-office de leur histoire (hors inflation) avec Aladdin en 1992.
500 millions de billets verts dans le monde : un score digne du trésor de la Caverne aux Merveilles. Pourtant, même s'ils l'ignorent encore, les dirigeants de la firme aux grandes oreilles s'apprêtent à doubler ce chiffre... et pas avec le film qu'ils imaginaient.
Sur le line-up de leurs futures grandes sorties, c'est Pocahontas, grande fresque animée et musicale centrée sur l'arrivée des premiers navigateurs anglais en Amérique, qui occupe la place d'honneur. Considéré comme le projet principal du studio, il éclipse quelque peu un autre petit chantier, confié à une équipe beaucoup moins conséquente, et dans lequel on ne fonde pas d'énormes espoirs.
Initialement baptisé King of the Jungle, en développement depuis quelques années, ce film animalier centré sur des lions de la savane n'a pas une excellente cote lorsqu'il s'agit de parier sur les prochains triomphes Disney. Et pourtant, même si personne ne le sait, Le Roi Lion s'apprête tout simplement à devenir le plus grand succès commercial de l'histoire du studio (avant d'être détrôné une vingtaine d'années plus tard par La Reine des neiges).
"Nous faisions toujours référence au Roi Lion comme à un film de série B, parce qu'il représentait un énorme risque", a ainsi raconté le producteur Don Hahn au micro de Den of Geek, en 2010.
"Faire un film centré sur l'Afrique, un film sans êtres humains. Un film avec Elton John, qui n'avait jamais vraiment écrit de comédie musicale auparavant. Nous voyions ça comme une expérience, une manière de nous étendre à de nouveaux territoires. Nous savions qu'il nous fallait essayer certaines choses."
Persuadés qu'ils n'atteindraient plus jamais un score aussi haut que celui d'Aladdin, les artistes du studio se sont tout simplement concentrés sur leur tâche en essayant de réaliser le meilleur film possible.
"Le studio essayait toujours de gérer les attentes", poursuit Don Hahn.
"Ils disaient : 'Ecoutez, les gars, nous n'avons pas à atteindre ces énormes chiffres. Il n'y aura plus jamais de film qui atteindra les 200 millions de dollars comme Aladdin, alors n'essayez pas. Essayez de faire un film de bonne qualité.' Bien sûr, Le Roi Lion a ensuite atteint le score de 425 millions (...) [ndlr : aux Etats-Unis seulement]. Dans une vie, on ne peut pas espérer rencontrer un tel succès. Tout ce qu'on peut faire, c'est (...) essayer de faire un bon film."
Non content d'avoir battu des records au box-office, Le Roi Lion s'est également taillé une place de choix dans le coeur des fans, et il est encore aujourd'hui considéré comme le meilleur Disney de tous les temps par les spectateurs d'AlloCiné.
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